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Domaine français Devenir Carver

mars 2014 | Le Matricule des Anges n°151 | par Martine Laval

Carver était une légende. Lui, l’homme à la courte vie bien cabossée, la mouise, les dérapages, l’alcool. Et malgré tout, cette ténacité à aligner les mots, à esquisser des poèmes, à raconter en deux temps trois mouvements de courtes histoires qui lui prenaient pourtant sacrément la tête rien que pour dire la fugacité des choses de la vie, les terreurs, les silences. Et malgré tout, cette ténacité à devenir écrivain coûte que coûte, jusqu’à en mourir. Carver, de son prénom Raymond et Ray pour les intimes (pour ses lecteurs !) est désormais personnage de roman. Après s’être glissé dans le sillage de Charles Juliet* – lui aussi fervent amateur des nouvelles de Carver – Rodolphe Barry a entrepris un voyage tout en douceur dans l’œuvre et la vie de l’auteur de Parlez-moi d’amour.
D’amour, il est aussi question dans ce Devenir Carver. Rodolphe Barry réussit une étrange alchimie. Il a lu, enquêté, sait tout de Carver, et lui redonne vie, de façon fiévreuse, presque amoureuse, à la manière d’un hymne à l’écriture. « Les mots », précise Carver dans Les Feux (L’Olivier, 1991) « c’est finalement tout ce que nous avons, alors il vaut mieux que ce soit ceux qu’il faut et que la ponctuation soit là où il faut pour qu’ils puissent dire le mieux possible ce qu’on veut leur faire dire. » Qui – apprentis ou maîtres croyant à une facilité de style – n’a pas voulu faire du Carver ? Beaucoup s’y sont cassé les dents, ou les mains, ou l’imaginaire. Rodolphe Barry, lui, semble être né pour se couler dans l’univers du nouvelliste américain, hélas oublié en son pays, mais porté aux nues dans le nôtre.
Devenir Carver est le roman d’une vie vouée à l’écriture, à la vie, un travail de passion, de ferveur, de palpitation tout en finesse comme cet autre récit signé Jean-Pierre Martin, parti lui sur les traces de George Orwell (Lmda N°140). Quand des écrivains français nous font découvrir l’envers du décor, l’envers du monde, il suffit de suivre leurs traces, se laisser emporter par leur prose.


Martine Laval

*Rencontres avec Charles Juliet, La Passe du Vent, 2000 ; Charles Juliet en son parcours, Flohic, 2002.

Devenir Carver
Rodolphe Barry
Finitude, 296 pages, 21

Le Matricule des Anges n°151 , mars 2014.