La lettre de diffusion

Votre panier

Le panier est vide.

Nous contacter

Le Matricule des Anges
ZA Loup à Loup 83570 Cotignac
tel ‭04 94 80 99 64‬
lmda@lmda.net

Connectez-vous avec les anges

Vous n'êtes actuellement pas identifié. Pour pouvoir commander un numéro, un abonnement ou bien profiter, en tant qu'abonné, des archives en ligne, vous devez vous connecter avec votre compte.

Retrouver un compte

Vous avez un compte mais vous ne souvenez plus du mot de passe ? Vous êtes abonné-e mais vous vous connectez pour la première fois ? Vous avez déjà créé un compte, peut-être, vous ne savez plus trop ?

Créer un nouveau compte

Vous inscrire sur ce site Identifiants personnels

Indiquez ici votre nom et votre adresse email. Votre identifiant personnel vous parviendra rapidement, par courrier électronique.

Informations personnelles

Pas encore de compte?
Soyez un ange, abonnez-vous!

Vous ne savez pas comment vous connecter?

Domaine étranger Les Bonnes Gens

mars 2014 | Le Matricule des Anges n°151 | par Chloé Brendlé

Les Bonnes Gens

À qui peut-on raconter ça ? Qui a les oreilles pour entendre une chose pareille ? » De l’écheveau de voix qui composent Les Bonnes Gens, émergent les bribes d’une histoire américaine, entre 1830 et 1930, quelque part entre le Kentucky et l’Indiana, dans les limbes de la mémoire, l’oubli et l’horreur. Des femmes se souviennent ; Ginny Lancaster, devenue Scary Sue, mariée à 14 ans à un éleveur de porcs et dompteur d’esclaves, Zinnia, l’une des deux sœurs servantes du couple. Des hommes tentent de reconstituer une trame ; Prosper, orphelin trop jeune pour se souvenir, Lucius Wilson, bienfaiteur de la vieille Scary Sue.
Six ans d’enfer patient et commun sont au cœur de ce roman mais ne le résument pas.
Des vies âpres et du drame de ses personnages, Laird Hunt n’a retenu que l’essentiel ; parcimonie de mots et du récit – pour le lecteur, beaucoup reste à inventer. Dans un dispositif assez saisissant d’ellipses et d’atténuations (« Elles m’aidèrent, mais jamais je ne les aidai. », dit par exemple Ginny Lancaster à propos de ses esclaves), il a comprimé toute l’intensité d’un vécu fait de cruautés, d’obstinations, et peut-être de pardon. Quelques scènes surgissent brutalement, quasi oniriques, un pieu fiché dans une nuque à la table du petit-déjeuner, et par un curieux effet d’optique s’impriment mais ne se déploient pas d’emblée, comme lorsqu’un peu désorientés, l’on met plusieurs instants à ressaisir ce que l’on vient d’apercevoir – a-t-on vraiment bien lu ? – et davantage encore de temps à poser un sens sur ce que l’on a vu. Elles témoignent autant de la mémoire et de la vérité parcellaire des personnages, que d’un parti pris esthétique qui peut faire manquer l’émotion au lecteur, le laisser en dehors si celui-ci ne prête pas toute son attention aux voix…


Chloé Brendlé

Les Bonnes Gens
Laird Hunt
Traduit de l’américain par Anne-Laure Tissut,
Actes Sud, 244 pages, 21,80

Le Matricule des Anges n°151 , mars 2014.
LMDA PDF n°151
4,00