L’audience du dramaturge Sauveur-Dante dit Armand Gatti né le 26 janvier 1924 à Monaco a laissé dans l’ombre ses premières amours : la presse et le journalisme. À tout juste 30 ans, il obtenait le prestigieux prix Albert-Londres pour un véritable « apprentissage de la peur » entrepris dans les cages aux fauves des cirques. Une série de reportages sur le monde des bêtes féroces où il dressait merveilleusement le tableau des excitantes impressions recueillies à proximité des carnassiers lors des séances de dressage. Hommage au cirque au moment même où commençait la guerre d’Algérie, le reportage publié en volume par Le Seuil l’année suivante marquait l’apogée du journaliste Gatti qui, après avoir traversé Cuba, la Sibérie, l’Algérie et le Guatemala allait tourner son activité littéraire, poétique et révolutionnaire à partir de 1959 vers le théâtre et le cinéma. La quatrième livraison des Cahiers Armand Gatti, revue annuelle, s’est proposée d’analyser cette part journalistique de l’œuvre et son implication dans l’œuvre dramatique future de Gatti. Armand Gatti journaliste naturellement – une bibliographie complète figure in fine – mais aussi Gatti cible des critiques (Marco Consolini, « Du conflit aveugle au consensus vide »), la poétique de ses titres longs (Catherine Brun) ou bien encore son goût pour les canulars ou son engouement pour l’histoire du mineur de Beuvry Alphonse Narcisse (L’Ombre de la morte, Plon, 1954). Dans son article inaugural « Gatti carte de presse 3397 » Marck Kravetz offre le panorama initial qui, passant par cet Envoyé spécial dans la cage aux fauves, constitue une part fondamentale de l’aventure de la « parole errante », et, naturellement, de la « traversée des langages »
É. D.
Cahiers Armand Gatti N° 4
382 pages, 25 €
Revue Carte de presse 3397
juillet 2014 | Le Matricule des Anges n°155
| par
Éric Dussert
Un livre
Carte de presse 3397
Par
Éric Dussert
Le Matricule des Anges n°155
, juillet 2014.