L’alternance livre-papier et revue numérique me semble opportune », se justifiait l’année dernière Nathalie Riera, maîtresse d’œuvre des Carnets d’Eucharis, au moment de la parution du numéro inaugural consacré en partie à Susan Sontag. Nés en 2008 sur Internet, Les Carnets d’Eucharis, ainsi titrés en référence à un poème de Rimbaud, se matérialisent une fois l’an en un riche volume. Inlassable lectrice, curieuse de tout, Riera fait cohabiter là poésie, littérature, photographie et arts plastiques. Et elle le fait avec cette passion propre à ceux qui se vivent comme des passeurs. La section « Traduction » (Juan Gelman, Mina Loy par exemple) l’illustre particulièrement. D’autres grandes parties – entretien, anthologie, portfolio, lectures critiques, chantier – composent cette revue où création contemporaine et redécouvertes voisinent dans une alternance de mots et d’images. Une bien belle « constellation d’écrits inédits », le tout présenté avec sobriété et élégance.
A.D.
Les Carnets d’Eucharis N°2
L’Olivier d’Argens, chemin de l’Iscle
BP 44, 83520 Roquebrune-sur-Argens
167 pages, 17 €