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Essais Ethique du mikado

juin 2015 | Le Matricule des Anges n°164 | par Eric Bonnargent

Ethique du mikado

Cet essai (suivi d’un entretien avec le réalisateur) n’est pas seulement un livre sur le travail de Michael Haneke que d’aucuns n’hésitent pas à qualifier de pervers. Bien entendu, Sarah Chiche analyse sa manière de monter les films, de diriger ses acteurs, de fragmenter la narration, etc., mais elle en profite pour s’interroger sur « une civilisation où les distinctions classiques entre les bons et les méchants, les victimes et les bourreaux sombrent dans le flou : le flou d’un œil compliqué, malaxé par les images ». Le cinéma de Haneke est wittgensteinien au sens où «  ce qu’on ne peut pas dire, il faut le montrer. Et ce qu’on ne peut pas montrer, il faut le faire entendre. » Ce qu’on ne peut pas dire, c’est l’humiliation et la violence. Et ce qu’on ne peut pas montrer c’est ce que Haneke appelle « l’horreur au premier degré, l’horreur véritable », comme les meurtres d’enfants qu’il ne filme jamais, se contentant de nous les faire entendre. Loin de tout voyeurisme, Haneke « pose très clairement la question du mal en tant qu’il infeste un œil déjà disposé à la malignité » et c’est en ce sens que son cinéma a une dimension éthique : il invite en effet le spectateur à s’interroger sur les raisons qui le poussent à rester devant son écran. Si les films de Haneke paraissent parfois une épreuve, c’est parce qu’ils disent quelque chose sur l’homme et que, comme l’écrit Sarah Chiche : « Un film est toujours une épreuve de vérité et si ça n’en est pas une, c’est que nous ne regardons pas un film mais une publicité pour un yaourt. » Sous la surface policée des choses, Haneke veut montrer que, tous en tant que nous sommes, « nous nous débattons dans le bourbier de nos passions tristes ».
Passionnant à plus d’un titre, Éthique du Mikado est bien plus qu’un livre sur le cinéma : c’est un essai sur le mal et la fascination qu’il exerce sur nous.

Éric Bonnargent

Éthique du Mikado : essai sur le cinéma
Michael Haneke
De Sarah Chiche, PUF, 221 p., 19

Le Matricule des Anges n°164 , juin 2015.
LMDA papier n°164
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