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Domaine étranger Le Feu de Jeanne

janvier 2016 | Le Matricule des Anges n°169 | par Virginie Mailles Viard

Jeanne d’Arc, bergère ou fille de roi ? En 1870, la France mène une propagande sur le front laïque et religieux. Voilà Jeanne la Pucelle, patriote et résistante, représentante du pauvre peuple, béatifiée, et canonisée. Marta Morazzoni, en « voyageant vers Jeanne », trouve sans peine tableaux, statues, récits, à la gloire de la bergère « chef de guerre ». Dans cet enchevêtrement de projections la narratrice installe son regard intime. S’y croisent son rapport avec la foi, sa passion pour le Moyen Âge, et l’attrait d’un tel personnage romanesque, « sainte patronne des écrivains en lesquels se serait tarie la veine de l’imagination ». Pour toucher du doigt celle qui serait au centre du cercle, « Le cercle est la France », l’auteure italienne arpente physiquement le territoire. À cette bergère élue par les saints, écoutée par « le petit roi de Bourges aux jambes tordues » qui peine à trouver la voie du sacrement, elle dresse un nouvel autel. C’est bien grâce au journal du siège que le récit de l’entrée de Jeanne à Orléans prendra place dans l’Histoire de France. Marta Morazzoni peut ainsi pénétrer la prose de Jeanne, « granitique », dérouler cette parole qui ne craint pas les nobles. De ce verbe naît la confusion : comment une bergère peut-elle ainsi s’adresser au roi ? Charles VII, que l’auteure travaille en contrepoint parfait à Jeanne la guerrière, taiseux et paranoïaque, n’est pas homme d’apparats. Dans sa quête qui la mène à Bourges, l’écrivain ne trouve pas le roi, mais « l’homme des châteaux en ruine ». Il finira ses jours à Mehun. Jeanne elle, sur le bûcher… ou pas. L’autre apparaît, Jehanne d’Armoise, fille de roi. Mais quand on suit les pas de la guerrière, difficile de concevoir une Jeanne vieillissante, « attentive à la marche de la maison ». Laquelle, demande la narratrice, constitue le mythe ou la réalité ? Le style épique et passionné de Marta Morazzoni redonne souffle et vie à la bergère, la sienne, habitée par ces voix, inquiète quand elles s’effacent, enfin, une Jeanne humaine.
Virginie Mailles Viard

LE FEU DE JEANNE
DE MARTA MORAZZONI
Traduit de l’italien par Marguerite Pozzoli, Actes Sud, 189 pages, 18,50 e

Le Matricule des Anges n°169 , janvier 2016.
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