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Poésie Alexandre

juin 2016 | Le Matricule des Anges n°174 | par Camille Cloarec

Chant héroïque, prophétie tragique, épopée contemporaine… Il est difficile de qualifier le deuxième recueil de Guillaume Condello. Alexandre est une « histoire vieille d’animaux et / de noms / pleine d’échos », qui mélange les colonnes antiques aux poteaux en plastique et les caddies aux chars de guerre. Poursuivant le travail qu’il avait amorcé dans Les Travaux et les jours, le poète cherche à réactualiser une Antiquité lointaine et perdue. La parole brute, qui dans l’ouverture Intrant(s) et le finale Exit prend l’accent du discours oral, laisse libre cours aux apostrophes et aux interjections. La figure de l’aède est comme ressuscitée, et il est impossible de ne pas rejoindre son public avide, attentif à cette histoire sombre, pétrie de filiation divine, de révolution populaire et de chiens errants.
La littérature antique nourrit l’écriture de Condello. Sa structure qui procède par tableaux, son ancrage épique et ses références mythologiques inscrivent le texte dans une riche tradition, construite autour d’« une harmonie et / des principes contraires ». L’approche de l’auteur, bien loin de se cantonner au passé, dépoussière, contrarie, fusionne. L’évocation de la pluie d’or qui féconda Danaé croise une citation des Pixies ; Œdipe et Houellebecq font de discrètes apparitions. Guillaume Condello joue avec les codes et les attentes. Sa langue, qui parfois s’enrichit de périphrases et de tournures dites poétiques, est brisée, fragmentée. « C’est une langue désarticulée qui / saura dire cela qui / disparaît avant même / la parole ». La force d’Alexandre est bien cette prose versifiée, chaotique et lyrique, qui donne à entendre un discours éminemment moderne. Comment ne pas percevoir, derrière le désordre et la violence propres au poème, un reflet de notre monde actuel, pris dans une quête effrénée et désespérée de sens ? Si les idéaux antiques d’équilibre et d’euphonie n’ont plus cours aujourd’hui, la poursuite de la beauté occupe toujours nos esprits : « regardez infinies / comme c’est beau / un hymne ».
Camille Cloarec

ALEXANDRE
DE GUILLAUME CONDELLO
Dernier télégramme, 192 pages, 15 e

Le Matricule des Anges n°174 , juin 2016.
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