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Revue Vuarnet, l’inactuel

juillet 2016 | Le Matricule des Anges n°175 | par Emmanuel Laugier

Jean-Noël Vuarnet, disparu il y a vingt ans, a laissé derrière lui des livres incandescents, qu’on aurait tort de partager entre l’exercice philosophique (Le Philosophe-artiste, 1977) et la littérature (L’Aigle-Mère, 1995), voire ses essais anthropologiques ou esthétiques (Extases féminines, 1980). Songeons à Bataille, pour n’en citer qu’un, invalidant avec évidence cette tripartition. Toutefois, ce ne fut pas la seule des divisions, quand ce n’est pas l’oubli même d’une part de sa production, qu’eut à souffrir son auteur. On ne retint en effet de Vuarnet, précise son ami Michel Surya (à qui l’on doit ces études d’être réunies), que le pan mystique, celui des Extases féminines et de Le Dieu des femmes (1998) : « Il est juste que ces livres soient connus, et admirés, qui sont en effet admirables. Il ne l’est pas, par contre, que ce soit au prix de l’oubli de ce qu’on est tenté d’appeler la première partie de son œuvre, et dont cette seconde procède  ». Jusqu’à en être « une digression, une excroissance  ».
Ce cahier offre donc une coupe analytique complète de l’enjeu que pose le travail de Vuarnet, ses liens avec Sade, Klossowski, Nietzsche ou Deleuze, le récit parfois de rencontres venant donner corps à ce que fut cet homme : « Il m’a fait lire un jour un petit texte sur les papillons ; j’ignore où il a été publié depuis. Il m’a montré la grosse liasse de ses brouillons, presque entièrement raturés, avant que les papillons ne s’envolent d’un texte court et tellement gracieux  » (G. Pommier). Mystère que cet envol, par lequel on comprend aussi ce que signale Jacques Sojcher évoquant le jeune Vuarnet cherchant « dans le Larousse les noms et les images de Saintes  », et que développe en une étude puissante, d’une érudition formidable, François Brémondy dans « Réflexion sur l’extase ». Hystériser la raison et la pensée en les frottant aux figures de la démence et d’une sortie de soi, tenir que l’acte d’écrire put en être la confrontation, furent les deux énergies (impures) que l’œuvre de Vuarnet articula. Surya en fait une juste synthèse, de sa « sauvagerie enfantine  » (que JNV nomme des noms « d’arlequins, dandys, libertins, etc.  ») au « personnage conceptuel  » jusqu’à son rapport aux « contemporains inactuels  », « Giordano Bruno en premier  », puis Rousseau, Laclos, Sade, etc.
En cela, les livres de Vuarnet, dont M. Cohen-Halimi dit que son « Philosophe-artiste signale la ténacité et la cohérence par laquelle une pensée nietzschéenne et grecque veut liquider les contraintes fixistes du discours sans en exercer aucune  », furent la vérification du « pluriel des lectures disjointes  », feux ou lucioles disséminés sur l’étendue de la plaine. E. L.

Lignes N°49, 226 pages, 20

Vuarnet, l’inactuel Par Emmanuel Laugier
Le Matricule des Anges n°175 , juillet 2016.
LMDA PDF n°175
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