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Domaine français Sans cérémonie

juillet 2016 | Le Matricule des Anges n°175 | par Richard Blin

Elles sont trois à faire entendre, par éclairages changeants, ce qu’il en est du corps morcelé par le désir, trois femmes – une adolescente en révolte, sa mère, en rupture de ban, et une voisine plus âgée, entrée « dans l’ère de ce qui manque et ne reviendra pas » – qui, chacune à leur façon, ont déserté les rôles – fille, mère, épouse, putain – que la société avait préparés pour elles. Trois femmes dont les voix se rejoignent, s’emmêlent, se disjoignent, témoignent de l’incontrôlable de la passion amoureuse et de ses pouvoirs transfigurants.
Ce qu’entreprend Bénédicte Heim, ici, consiste à donner forme, figure et lumière à la part de leurre dont l’amour ne saurait se passer, à la composante imaginaire qui l’augmente, aux vicissitudes de l’éros primordial toujours en conflit avec les pulsions destructrices. Celles qui conduisent l’adolescente, « boule aveugle d’imploration sauvage », à désirer n’être rien, à renier sa mère, à vouloir ne faire souche nulle part. Celles qui pousseront cette dernière à métamorphoser sa longue désirance en marche à la délivrance. Celles qui aliènent à vie, laissent sous emprise, condamnent la « vieille » à rêver de renaître à l’éperdu d’une nouvelle passion.
Grâce à une langue qui, parfois, paraît s’avancer seule au gré des associations ou d’une floraison spontanée de sons, d’images, de sensations, B. Heim parvient à rendre palpable le bestiaire intérieur des souffrances ou la violence sans pensée du rut. « Car jouir ne suffit pas. Jouir est un parfum, un arôme, jouir embaume, mais ce n’est, en regard du reste, qu’effluve que l’air dissémine. » Elle sait, la « vieille », les voies embrasées de la fureur érotique, la conjonction de la célébration et de l’outrage, mais aussi qu’« il y a pire que se tromper et s’égarer de corps en corps. Il y a avoir déjà trouvé et perdu ».
Un livre qui a rage d’exprimer le corps ouvert à tous les vœux, et rappelle qu’on ne choisit pas comme on aime, mais qu’on l’apprend avec plus ou moins de bonheur.
Richard Blin 



SANS CÉRÉMONIE
DE BÉNÉDICTE HEIM
Les Contrebandiers, 320 pages, 20 e

Le Matricule des Anges n°175 , juillet 2016.
LMDA PDF n°175
4,00