La lettre de diffusion

Votre panier

Le panier est vide.

Nous contacter

Le Matricule des Anges
ZA Loup à Loup 83570 Cotignac
tel ‭04 94 80 99 64‬
lmda@lmda.net

Connectez-vous avec les anges

Vous n'êtes actuellement pas identifié. Pour pouvoir commander un numéro, un abonnement ou bien profiter, en tant qu'abonné, des archives en ligne, vous devez vous connecter avec votre compte.

Retrouver un compte

Vous avez un compte mais vous ne souvenez plus du mot de passe ? Vous êtes abonné-e mais vous vous connectez pour la première fois ? Vous avez déjà créé un compte, peut-être, vous ne savez plus trop ?

Créer un nouveau compte

Vous inscrire sur ce site Identifiants personnels

Indiquez ici votre nom et votre adresse email. Votre identifiant personnel vous parviendra rapidement, par courrier électronique.

Informations personnelles

Pas encore de compte?
Soyez un ange, abonnez-vous!

Vous ne savez pas comment vous connecter?

Domaine étranger À l’orée du verger

juillet 2016 | Le Matricule des Anges n°175 | par Thierry Guinhut

À l’orée du verger

Malgré une entrée en matière cette fois un peu fastidieuse, un roman de Tracy Chevalier n’est jamais anodin. Nous sommes dans un marais noir de l’Ohio. Une pauvre famille s’ingénie à faire pousser des pommiers, en espérant en vivre avec dignité, en rêvant de la reinette à « goût de miel et d’ananas ». Pour le père opiniâtre et la mère alcoolique, l’entreprise finit en tragédie sordide où l’on s’entre-tue par accident. Mais pour le fils Robert, les arbres sont le fil rouge de son existence en même temps que du roman : à l’autre extrémité du continent américain, en Californie, il devient « l’agent arboricole » d’un botaniste qui lui fait récolter graines et plants de redwoods et de séquoias, de façon à les exporter vers l’Angleterre : « Plutôt que de laisser la végétation à sa guise, ils répartissent les arbres de manière qu’ils composent des œuvres d’art ».
C’est bien ce que compose Tracy Chevalier (née en 1962) en tissant des liens subtils entre les destins, les morts et les naissances, entre les filiations et les transmissions de savoir, au sein des cycles d’une nature âpre et grandiose. C’est ainsi qu’en progressant, le livre, absolument réaliste, voire naturaliste dans la tradition de Zola, jouant avec l’alternance des voix, devient de plus en plus prenant, en apparence aussi simple d’écriture que subtil de conception, jusqu’à l’ouverture vers l’avenir plus lumineux d’une nouvelle génération, comme celle des arbres, même s’ils dépendent d’une plus vaste temporalité.
Avec son précédent roman de mœurs, La Dernière Fugitive, la romancière complète un diptyque attachant : celui de la colonisation du territoire des États-Unis. Il s’agissait de la question de l’esclavage, il s’agit ici de la liberté créatrice des Américains.
Thierry Guinhut


à L’ORÉE DU VERGER
DE TRACY CHEVALIER
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Anouk
Neuhoff, Quai Voltaire, 336 pages, 22,50
e

Le Matricule des Anges n°175 , juillet 2016.
LMDA PDF n°175
4,00