La lettre de diffusion

Votre panier

Le panier est vide.

Nous contacter

Le Matricule des Anges
ZA Loup à Loup 83570 Cotignac
tel ‭04 94 80 99 64‬
lmda@lmda.net

Connectez-vous avec les anges

Vous n'êtes actuellement pas identifié. Pour pouvoir commander un numéro, un abonnement ou bien profiter, en tant qu'abonné, des archives en ligne, vous devez vous connecter avec votre compte.

Retrouver un compte

Vous avez un compte mais vous ne souvenez plus du mot de passe ? Vous êtes abonné-e mais vous vous connectez pour la première fois ? Vous avez déjà créé un compte, peut-être, vous ne savez plus trop ?

Créer un nouveau compte

Vous inscrire sur ce site Identifiants personnels

Indiquez ici votre nom et votre adresse email. Votre identifiant personnel vous parviendra rapidement, par courrier électronique.

Informations personnelles

Pas encore de compte?
Soyez un ange, abonnez-vous!

Vous ne savez pas comment vous connecter?

Domaine étranger Les Corbeaux de Tomas Bannerhed

novembre 2016 | Le Matricule des Anges n°178 | par Martine Laval

Duel entre les temps anciens et ceux qui s’en adviennent ? Ou duel entre un père et son fils ? Tout cela à la fois, évidemment. Avec un titre qui déjà ne laisse rien présager d’excellent augure (les préjugés auraient-ils la plume dure ?), Les Corbeaux s’envole sur quelque cinq cents pages d’atmosphère déliquescente. Une narration ample, lyrique et néanmoins nerveuse qui sème le trouble, le malaise, voire l’impatience – ce titillement des sens que l’on exige de la littérature. Une histoire d’entre deux mondes, faillite de l’un, incertitude de l’autre, incarnée par des personnages tous d’une présence inouïe.
Dans ce coin de Suède, sur une tourbière menaçante et âpre à cultiver, s’échine la famille de Klas, tous étrangers à eux-mêmes, apeurés, tétanisés, prêts à l’aveuglement, au refus d’admettre que les temps changent. Par la voix de son narrateur, Klas, un adolescent, l’écrivain met en scène une nature mystérieuse, un paysage tourmenté qui semble se révolter tout comme l’âme du gamin. Comment espérer vivre sa vie – et laquelle ? – quand on est pris au piège d’une destinée tracée par les générations précédentes – courber la tête, être pauvre à jamais, refuser le changement. Comment se libérer d’un carcan qui étouffe le père lui-même, lui enlève la raison, le rapproche de la folie, mais qui s’obstine à infliger à son fils les mêmes tourments ? Où est l’amour filial dans tout cela ? Est-il à l’avance condamné, confiné à jamais dans le silence ?
Avec ce premier roman, Tomas Bannerhed explore avec délicatesse le chagrin de ses personnages et donne au monde rural en perdition une sorte de dignité. Dénuée de toute nostalgie, sa force d’évocation rappelle en autres deux écrivains qu’il faut aussi absolument lire : le Néerlandais Gerbrand Bakker (Là-haut, tout est calme, Gallimard) et le Suisse Roland Buti (Le Milieu de l’horizon, Zoé).

Martine Laval


Les Corbeaux de Tomas Bannerhed
Traduit du suédois par Christophe Bjurström, Gallimard, 496 pages, 26,90

Les Corbeaux de Tomas Bannerhed Par Martine Laval
Le Matricule des Anges n°178 , novembre 2016.
LMDA papier n°178
6,50 
LMDA PDF n°178
4,00