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Dossier Asli Erdogan
D’une douleur ancienne

janvier 2017 | Le Matricule des Anges n°179 | par Thierry Guichard

Emprisonnée en août dernier par le régime d’Ankara, la romancière turque a été mise en liberté conditionnelle fin décembre. Devenue un symbole, elle est avant tout l’auteure d’une œuvre singulière et profonde. Comme la nuit.

On l’avait rencontrée, en 2009, au festival Meeting à Saint-Nazaire. Avec sa casquette vissée sur la tête, Aslı Erdoğan semblait une sorte de Gavroche féminin. Elle portait, dans la base sous-marine de la cité ligérienne où se déroulaient les rencontres littéraires, une silhouette d’enfant au front barré des traces d’une « douleur ancienne ». Cette année-là paraissait en Turquie son roman Le Bâtiment de pierre : entre poésie et récit, un livre sombre traversé d’images entêtantes où se réécrivaient les cercles de l’Enfer de Dante. La même année, Actes Sud publiait son livre le plus lumineux, un recueil de textes courts, entre nouvelles et poésie, Les Oiseaux de bois, et la Maison des Écrivains Étrangers et des Traducteurs qui l’accueillait à Saint-Nazaire sortait Je t’interpelle dans la nuit, un recueil d’éclairs noirs, de textes comme des balafres où s’entendait, cependant, quelque chose de son art poétique. La même année, 2009, une fusillade lors d’un mariage en Turquie provoquait la mort de 44 personnes, dont les mariés, leurs parents, six enfants et l’imam qui célébrait l’union. Une majorité de leurs assassins faisait partie d’une milice anti-PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan). Le lendemain, l’aviation turque bombardait le Kurdistan irakien et tuait dix « rebelles » du PKK. Le premier ministre turc de l’époque s’appelait Recep Tayyip Erdoğan et n’avait, n’a pas, de liens de parenté avec l’écrivaine. Cinq ans plus tard, Recep Tayyip Erdoğan accédait à la présidence de la République et la Turquie s’enfonçait de plus en plus dans la dictature. En août dernier, Aslı Erdoğan faisait l’objet d’une arrestation très musclée et était jetée en prison pour « avoir soutenu une organisation terroriste ». Son crime ? Tenir une rubrique régulière dans le journal Özgür Gündem accusé de sympathie pour le PKK. La répression menée par Ankara était montée d’un cran après la tentative échouée de coup d’État des 15 et 16 juillet derniers. La Turquie venait d’entrer dans une période de « purge » : de nombreux journalistes (environ 150 !), avocats, intellectuels, mais aussi militaires, policiers étaient ainsi mis en détention, torturés parfois.
Le 29 décembre dernier s’ouvrait le procès d’Özgür Gündem dont le site Kedistan.net a rendu compte. Sur le banc des accusés la linguiste et philosophe Necmiye Alpay (71 ans) et Aslı Erdoğan toutes les deux détenues à la prison Bakirköy et avec elles des journalistes, une avocate, un éditeur. Ils sont sept en tout (six le 29 décembre, sept pour la deuxième audience le 2 janvier), ils auraient dû être huit, mais Inan Kizikaya (qui a dirigé quelques jours Özgür Gündem) est absent en raison de « véhicules et fonctionnaires insuffisants ». On craint en réalité que torturé, son état de santé ne lui ait pas permis d’être présenté devant les juges.
Contre toute attente, dès le premier jour d’audience, la romancière comme la philosophe sont remises en liberté conditionnelle. Elles recomparaîtront devant le...

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