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Poésie Le Grand Fourmilier de Nki-Rebecca Papagheorghiou

novembre 2017 | Le Matricule des Anges n°188 | par Emmanuelle Rodrigues

Édité en 1993 à Athènes, Le Grand Fourmilier se présente comme un ensemble de quarante-neuf « petites proses ». La beauté qui émane de ces textes de quelques lignes, tient à ce que l’auteure y traduit ses obsessions en un verbe magique. Une inquiétante étrangeté apparente cet univers à celui de la vie inconsciente et du rêve. Champ de courses décrit ainsi une chevauchée fougueuse « droit sur la grande psyché ». Nombre de ces poèmes en prose ressemblent par leur aspect énigmatique à quelques contes fantastiques, ou fables : l’invraisemblable y est la règle. Objets, animaux et personnages surgissent tels des éléments qui introduisent à « une incantation singulière ». Le style de Niki-Rebecca Papagheorghiou (1948-2000) n’est pas sans lien avec le surréalisme, mais s’appuie surtout sur ses propres capacités d’inventivité. Si la vision est absolument tragique, une force créatrice se maintient toujours à l’œuvre. « Une espèce de nuit nous dévore heure après heure  », est-il écrit dans Fuite. Pourtant cette nuit-là, on le pressent, n’est en rien un renoncement, mais voici que cette odyssée nous fait progresser d’un monde à l’autre : l’un étriqué et étroit, l’autre vaste et infini, l’un réel et clos, l’autre plus réel encore et plus ouvert, tant est opérante la dramaturgie qui compose ici les étapes de cette itinérance quasi cosmique. Il faut dès lors se laisser prendre au charme à la fois sombre et lumineux de Papagheorghiou. Mimésis délivre quelques indices de cette alchimie qui transmue les contraires, les fusionne : « Comme un nuage cette journée se dissoudra. S’il n’y avait pas le souffle dans la nue, s’il n’y avait le souffle en l’air, si une forme, une couleur pouvait être gardée, non pas pour toujours, non pas pour une heure, mais le temps que j’aperçoive une forme dans le nuage, un instant immobile, quelque chose qui rappelle une chose… » Cette poétique aspire à ne rien figer, mais plutôt, tel que Rimbaud le clame, à « fixer des vertiges ».
E. Rodrigues

Traduit du grec et préfacé par Evanghelia Stead, Cheyne, 144 pages, 23

Le Grand Fourmilier de Nki-Rebecca Papagheorghiou Par Emmanuelle Rodrigues
Le Matricule des Anges n°188 , novembre 2017.
LMDA papier n°188
6,50 
LMDA PDF n°188
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