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Dossier Juan José Saer
Dans une épaisse forêt vierge

janvier 2018 | Le Matricule des Anges n°189 | par Guillaume Contré

L’écrivain argentin aura patiemment élaboré une œuvre romanesque aussi généreuse dans son ambition que radicale dans sa forme, faisant d’un petit morceau de province le centre d’une réalité insaisissable qu’il ne cessera d’observer avec incrédulité et fascination.

Il y a dans l’œuvre de Juan José Saer quelque chose de l’ordre d’un paysage immobile, comme si l’on s’arrêtait pour observer la surface miroitante d’un fleuve immense. Comme si l’on se perdait dans cette contemplation, dans ses détails toujours identiques et toujours renouvelés, en quête des rares bribes dont notre mémoire saurait ensuite garder la trace. Comme si l’espace pouvait se démultiplier dans le temps, s’y superposer. Cette immobilité est un trompe-l’œil, tout comme l’est la pampa désespérément plate qu’il décrit dans son roman Les Nuages (1997). À force de s’étendre à perte de vue sous un ciel infini, elle finit par brouiller chez l’observateur toute notion de perspective.
Fils d’immigrés syriens, ce qui lui vaudra le surnom de « Turco » (« le Turc »), il naît en 1937 à Serodino, village aux alentours de la ville de Santa Fe, à 1000 kilomètres au nord de Buenos Aires. Il commence à écrire dès le milieu des années 50 et publie ses premiers textes dans des périodiques où il officie également en tant que journaliste. Il enseignera ensuite l’Histoire du cinéma à l’université de Santa Fe avant de venir à Paris en 1968, à la faveur d’une bourse. Il finira par y rester jusqu’à sa mort en 2005, s’y maintenant scrupuleusement en marge du milieu littéraire, tout en faisant des allers-retours à Rennes, où il donnait des cours de littérature latino-américaine à l’université.
Il est l’auteur d’une des œuvres les plus consistantes et homogènes des lettres argentines, intégralement traduite en français à partir de 1976. En l’espace de douze romans, cinq recueils de nouvelles, quelques essais et un livre de poésie (portant le titre ironique de L’Art de raconter), il aura su construire un univers aussi autonome qu’incarné, où l’austérité formelle ne contredit pas l’élan romanesque voire un certain lyrisme. Ainsi, lui qu’on a parfois associé à l’esthétique « objective » du Nouveau Roman, a toujours souhaité, sans y parvenir, écrire un roman en vers. Autour d’une galerie stable de personnages que l’on retrouve et voit évoluer d’un livre à l’autre, il a mis en place un univers fictionnel aux limites précises, tant géographiques qu’esthétiques, marqué par l’idéal du réalisme tout en n’ignorant pas, avec humour et lucidité, les limites même de la « simulation réaliste » (son vœu était d’y projeter un peu « d’intuition poétique »).
L’exigence, chez Saer, était une question éthique. Il se fera ainsi dans sa jeunesse une réputation d’empêcheur de tourner en rond, n’hésitant pas, lors de quelque événement littéraire provincial, à remettre en place l’un ou l’autre écrivain installé venu de la capitale. C’était un homme aux opinions tranchées, délibérément partiales, comme le démontrent avec plus ou moins de bonheur ses écrits théoriques et critiques. D’où le fait qu’il n’ait pu profiter de la médiatisation de ses compagnons générationnels du « boum » latino-américain (García Márquez, Vargas Llosa, Cortázar, autant d’auteurs...

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