La lettre de diffusion

Votre panier

Le panier est vide.

Nous contacter

Le Matricule des Anges
ZA Loup à Loup 83570 Cotignac
tel ‭04 94 80 99 64‬
lmda@lmda.net

Connectez-vous avec les anges

Vous n'êtes actuellement pas identifié. Pour pouvoir commander un numéro, un abonnement ou bien profiter, en tant qu'abonné, des archives en ligne, vous devez vous connecter avec votre compte.

Retrouver un compte

Vous avez un compte mais vous ne souvenez plus du mot de passe ? Vous êtes abonné-e mais vous vous connectez pour la première fois ? Vous avez déjà créé un compte, peut-être, vous ne savez plus trop ?

Créer un nouveau compte

Vous inscrire sur ce site Identifiants personnels

Indiquez ici votre nom et votre adresse email. Votre identifiant personnel vous parviendra rapidement, par courrier électronique.

Informations personnelles

Pas encore de compte?
Soyez un ange, abonnez-vous!

Vous ne savez pas comment vous connecter?

Domaine français Cette nuit de Joachim Schnerf

mars 2018 | Le Matricule des Anges n°191 | par Franck Mannoni

L’oubli, le deuil, l’absence : le roman mémoriel de Joachim Schnerf plonge dans les gouffres de la condition humaine. Salomon, patriarche d’une famille juive de Strasbourg, revit avec émotion Pessah, la Pâque qu’il a célébrée maintes fois avec ses proches. Cette fois, les rites n’auront pas la même saveur. Sarah, son épouse, n’est plus. Pour en « découdre avec l’oubli », le vieil homme s’accroche à la signification de cette fête : commémorer l’Exode, la sortie des juifs d’Égypte. Un recueillement qui mêle la joie de la libération à la tristesse de l’exil. Un retour sur soi qui lui permet de convoquer les souvenirs heureux, mais aussi les conflits qui ont marqué sa vie de mari, de père et de grand-père. Malgré toutes ces tentatives pour garder la tête hors de l’eau, Salomon peine à survivre. Lui, le rescapé des camps de concentration nazis, lutte déjà avec force pour surmonter l’horreur qu’il a côtoyée dans sa jeunesse : « Les corps dévorés par le typhus, nos bourreaux au regard amusé ». Il évite la chute grâce à l’emploi maniaque d’une forme d’« humour concentrationnaire », acide, provocateur, qui passe mal avec qui ne connaît pas son histoire et parfois même avec les siens. D’autant plus que les réunions familiales ont souvent tendance à finir en prises de bec. Entre sa fille cadette au tempérament affirmé, son aînée plus timide, ses beaux-frères atypiques et ses petits-enfants, la tablée a vite fait de s’animer. Notamment lorsqu’il est question de politique : « Toute la Knesset était représentée dans la salle à manger : de la gauche à la droite ».
Joachim Schnerf, avec un tact infini, parvient à mêler la grande Histoire au quotidien. Les croyances millénaires, les drames du XXe siècle, entrent en résonance avec l’existence de son personnage principal. Au temps linéaire et froid de l’analyse, il substitue l’espace ouvert de la mémoire et des sentiments. Un lieu toujours disponible, un refuge qui permet de dresser un portrait en creux de l’absente et de vaincre l’inéluctable perte.

F. Mannoni

Zulma, 160 pages, 16,50

Cette nuit de Joachim Schnerf Par Franck Mannoni
Le Matricule des Anges n°191 , mars 2018.
LMDA PDF n°191
4,00 
LMDA papier n°191
6,50