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Entretiens L’odeur du temps

avril 2018 | Le Matricule des Anges n°192 | par Thierry Guichard

Alors qu’elles font paraître un nouveau recueil de Valérie Rouzeau, les éditions de La Table ronde rééditent un splendide récit de Christian Bachelin dont elle est la légataire universelle. Hommage.

Soir de la mémoire

À la fin de son nouveau livre de poésie, Sens averse (répétitions) que publie ces jours-ci La Table ronde, Valérie Rouzeau évoque les emprunts effectués pour l’occasion à quelques poètes. Dans cette liste, le nom de Christian Bachelin ne surprend pas, tant l’auteur de Neige exterminatrice a compté pour celle qui a écrit Neige rien. D’ailleurs, simultanément, les mêmes éditions de La Table ronde rééditent un magnifique récit en prose du poète et romancier picard, disparu il y a bientôt quatre ans : Soir de la mémoire.
Sous couvert d’évoquer les derniers jours de sa mère et le fantôme du père suicidé, le livre assemble les éléments épars d’une mythologie personnelle : l’enfance modeste, une petite sœur disparue, les rues aux modestes commerces de Compiègne, les odeurs, surtout, d’avant le règne de la performance, d’avant une guerre qui fut celle de 39, qui fut celle de 68, qui fut celle à laquelle seule la littérature permit de survivre. On est résolument du côté des perdants magnifiques dès qu’on entre dans la phrase de Christian Bachelin. Encore qu’il n’y ait finalement pas grand-chose à perdre. Mais plutôt à s’offrir les moyens de retrouver des sensations enfouies dans l’obscurité des années mortes et voir tomber un peu de lumière sur les figures sépia des vieilles photos jaunies. Si la nostalgie semble porter la rêverie du narrateur, au moins cette nostalgie n’est pas naïve. Le monde n’a pas besoin d’être beau, du moment que les phrases pour le dire le sont. Il y a deux vies chez Bachelin : celle dont il se souvient et celle qu’il écrit, qui est la même et pourtant une autre, puisque passée au filtre d’une langue à l’expressivité saisissante. Le poète épaule le prosateur pour saisir du passé un objet désuet parfois (brosse à vêtements, boîte d’allumettes) et lui offrir une place dans l’olympe intime. Comme ce vaporisateur insecticide dont le produit « sentait la résine un peu âcre. Il aigrissait de ses vaporisations la morosité des rideaux de coton. (…) Les moustiques mouraient longuement dans du mauve mélancolique. » Sont-ils, ces rideaux de coton, moroses à cause des odeurs capiteuses qui remontent de l’enfance, nombreuse petite armée de sensations auxquelles s’accrochent les souvenirs ? « Rue de Clermont flotte plus ou moins comme une odeur mêlée d’huile à locomotives, de soupe aux choux refroidie, de vieux moellons humides, de vieille bruine un peu métallique, un goût de serpillière grise et de marc de café (…)  ». Étrange et efficace manière de faire voir l’indicible ou d’offrir par la grâce des mots une dimension poétique à la vie, la plus triviale soit-elle, la plus ténébreuse s’avère-t-elle. On pénètre dans cette matière-là, faite entre autres d’« une pénombre un peu pantelante » ou de la correspondance amoureuse des parents « dont émane pour moi, à travers les petites histoires domestiques et les apitoiements tatillons, une sorte de mince lumière de sable et d’azur décoloré » comme à tâtons. De cette obscurité que façonne...

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