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Dossier Joseph Roth
« Joseph Roth, un grand Européen »

juin 2018 | Le Matricule des Anges n°194 | par Thierry Cecille

L’auteur de La Marche de Radetzky peut nous sembler difficile à suivre, à cerner : il voyage et explore, d’un pays à l’autre, d’un genre à l’autre, d’une idéologie à une autre. Stéphane Pesnel, depuis de nombreuses années traducteur et connaisseur de cette œuvre multiforme, nous guide dans ce labyrinthe et éclaire la figure du saint buveur.

Stéphane Pesnel, si nous voulons offrir aux lecteurs une sorte de vision panoramique de l’œuvre de Joseph Roth, êtes-vous d’accord avec les étapes que propose Claudio Magris : tout d’abord des romans politiques, puis des romans dans lesquels la religion occupe une place importante et enfin des romans-paraboles, des sortes de contes à visée métaphysique ?
Loin d’où, l’étude magistrale consacrée par Claudio Magris à Joseph Roth, demeure à ce jour la meilleure approche globale de son œuvre et l’articulation qu’il propose est on ne peut plus pertinente. Dans les années 1920, Roth écrit ce que l’on appelle en allemand des Zeitromane, des « romans sur l’époque », qui abordent de manière frontale la situation sociale et politique dans les nouvelles démocraties du monde germanophone, la République de Weimar et la Première République autrichienne. Certains, comme La Toile d’araignée, sont proprement visionnaires, décortiquent avec subtilité les mécanismes psychologiques, sociaux, politiques qui conduiront à l’hitlérisme, diagnostiquent les faiblesses intrinsèques aux États nés dans le sillage de la défaite de 1918. Une modalité importante de ces « romans sur l’époque » est les fameux Heimkehrerromane, « romans du retour de guerre », où la perspective narrative choisie est celle du soldat revenant de la Grande Guerre et se révélant incapable de trouver ses repères dans un monde qui n’est plus celui des empires d’avant 1914-1918.
L’année 1929 marque un tournant décisif dans l’œuvre de Roth : il commence à écrire Job. Roman d’un homme simple (1930), dans lequel il se tourne vers son propre passé, l’univers des villes et bourgades juives d’Europe centrale et orientale, et dans lequel il fait le choix d’un style à la fois sobre et poétique qui s’éloigne de la prétention documentaire des premiers romans en cherchant à recréer ce que d’aucuns ont appelé une « musique biblique ». Ce mouvement de retour sur le passé, historique et collectif cette fois, s’amplifiera dans La Marche de Radetzky (1932), son grand roman austro-hongrois. Dès lors, les deux grandes thématiques, celle du judaïsme centre- et est-européen d’un côté, celle du monde habsbourgeois de l’autre, domineront sa création (Tarabas est un exemple de la première veine, La Crypte des capucins en est un de la seconde). Les récits-paraboles des dernières années de Roth retravailleront toutes ces données sur un mode tantôt grimaçant (l’orientalisme de pacotille du Conte de la 1002e nuit), tantôt tendre et souriant en dépit d’une certaine mélancolie (La Légende du saint buveur).
Bien entendu, les catégories que propose Claudio Magris doivent par endroits être encore nuancées : il y a déjà des aspects de parabole dans un des tout premiers romans de Roth, La Rébellion, et un roman tardif comme La Crypte des capucins n’est pas exempt de résurgences de la première manière de Roth, avec ses questionnements politiques et le retour du personnage du Heimkehrer, du soldat revenant de la...

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