La lettre de diffusion

Votre panier

Le panier est vide.

Nous contacter

Le Matricule des Anges
ZA Loup à Loup 83570 Cotignac
tel ‭04 94 80 99 64‬
lmda@lmda.net

Connectez-vous avec les anges

Vous n'êtes actuellement pas identifié. Pour pouvoir commander un numéro, un abonnement ou bien profiter, en tant qu'abonné, des archives en ligne, vous devez vous connecter avec votre compte.

Retrouver un compte

Vous avez un compte mais vous ne souvenez plus du mot de passe ? Vous êtes abonné-e mais vous vous connectez pour la première fois ? Vous avez déjà créé un compte, peut-être, vous ne savez plus trop ?

Créer un nouveau compte

Vous inscrire sur ce site Identifiants personnels

Indiquez ici votre nom et votre adresse email. Votre identifiant personnel vous parviendra rapidement, par courrier électronique.

Informations personnelles

Pas encore de compte?
Soyez un ange, abonnez-vous!

Vous ne savez pas comment vous connecter?

Domaine français L’Écriveur de Malek Alloula

juillet 2019 | Le Matricule des Anges n°205 | par Éric Dussert

Fils d’un gendarme et d’une mère analphabète, Malek Alloula (1937-2015) aura au cours de sa vie suivi le fil d’une magie perpétuelle, celle du langage écrit. Né à Oran et mort accidentellement à Berlin, ce Parisien d’adoption, membre du merveilleux peuple des « analphabètes majuscules » raconte dans un récit posthume, L’Écriveur, ce qu’a été son expérience d’enfant, et de fils en particulier : son père, gendarme à la retraite, le plaça derrière un bureau et une machine à écrire pour qu’il fasse l’écrivain public. Son univers fut celui du marché où il vendait des mots et des phrases : « De mon bureau, je jouissais d’une vue oblique sur le caravansérail dont le portail, resté constamment ouvert, n’était tiré ni cadenassé qu’à la nuit tombée, c’est-à-dire lorsque moi-même, ma journée de travail terminée, j’avais quitté les lieux ». Bien sûr, le marché grouille de vie et l’écrivain public finit par sombrer dans un « voyeurisme caractérisé que déclencha l’apparition inattendue et extrêmement fugace d’une silhouette féminine sur la galerie de l’étage (…). Tout cela fit que je succombais doucement à une fascination, attiré que j’étais par l’aspect labyrinthique et suggestif d’une architecture que j’imaginai tout en profondeur, recoins, détours, portes dérobées. Le caravansérail m’apparaissait comme un immense trompe-l’œil, un décor simplement posé là, une façade derrière laquelle se manigançaient tant de merveilles inaccessibles, voire interdites. »
Métaphore de la littérature, ce réceptacle des merveilles cachées reste ce que le poète et essayiste voulait nous laisser en partage, même si les auteurs des éditions Christian Bourgois se souviennent de lui puisqu’après avoir vendu des mots en Algérie, il traqua bienveillamment leurs coquilles à Paris. Ce qu’il faisait en se remémorant le souvenir d’Aïcha, qui, à Oran, lui avait ravi son cœur en lui faisant écrire ses lettres. « Dès le soir tombé et du fond de mon officine, le cœur battant, je guettais pour les interpréter ces signaux qui me parvenaient de l’Écurie de Ralem, métamorphosée en un débonnaire transatlantique voguant silencieusement dans mes parages immédiats, une fois tous les bruits de la rue et du marché éteints. »

Éric Dussert

L’Écriveur, de Malek Alloula
Rhubarbe, 148 pages, 12

L’Écriveur de Malek Alloula Par Éric Dussert
Le Matricule des Anges n°205 , juillet 2019.
LMDA papier n°205
6,50 
LMDA PDF n°205
4,00