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Domaine étranger Automne

novembre 2019 | Le Matricule des Anges n°208 | par Franck Mannoni

Professeure assistante dans une université londonienne, Elisabeth Demand rend des visites régulières à Daniel Gluck, un vieil homme qui végète dans une maison de retraite. Les liens qui unissent la jeune femme et le centenaire remontent à l’enfance de l’enseignante. Ce voisin cultivé accepte alors de bon cœur les intrusions de cette gamine espiègle et curieuse. L’air de rien, il veille à son éducation. Il lui apprend à réfléchir par elle-même. Le poète John Keats, les épopées d’Homère, les tableaux de Klee forgent l’esthétique de cette disciple impertinente. Aujourd’hui, Gluck ne fait que dormir : « On dirait un sénateur romain, avec son air noble et assoupi ». Les souvenirs d’Elisabeth comblent la longue attente dans la chambre du pensionnaire. Gluck, lui, rêve. Il s’imagine sur un bord de mer ouaté, son enthousiasme retrouvé. Sur la plage, pourtant, des corps sans vie. La jeunesse et le quatrième âge, la santé et la sénescence, Ali Smith met en parallèle ces deux périodes de l’existence. Elle questionne ce qui reste des années enfuies et la manière dont on peut parler aux absents. Immobile et quasi muet, Gluck existe principalement dans l’esprit d’Elisabeth. En Parque bienveillante, elle retrace leur parcours commun et s’interroge sur les trous dans sa biographie. L’héroïne reste pour autant bien ancrée dans le présent. Elle ne cache pas son inquiétude quand son pays se déchire au sujet du Brexit : « Les gens avaient le sentiment que l’histoire n’avait aucun sens ». La Grande-Bretagne est divisée et l’auteure illustre parfaitement ce traumatisme en multipliant les anaphores sur les scandales du monde moderne. Automne ne semble jamais tourné vers le futur, comme si toute projection semblait impossible. Le présent vacillant et le passé évanescent rendent les personnages circonspects. Ali Smith leur redonne espoir grâce à la culture et au partage.

Franck Mannoni

Automne d’Ali Smith
Traduit de l’anglais (Écosse) par Laetitia Devaux,
Grasset, 240 pages, 18

Le Matricule des Anges n°208 , novembre 2019.
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