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Dossier Christian Prigent
La vocation de langagement

janvier 2020 | Le Matricule des Anges n°209 | par Thierry Guichard

Née sur le terreau d’un humanisme exigeant, l’écriture de Christian Prigent s’est forgée aux grandes œuvres et à une nécessaire résistance politique. Pour inventer des formes neuves.

Ce sont d’abord des chants d’oiseaux qu’on entend, au loin. Puis les cordes graves d’un violon qui étirent l’espace sonore. Quelques secondes plus tard, la voix, reconnaissable entre toutes, récite : « Non de Vénus les ardentes étincelles/ Et moins les traits desquels Cupido tire,/ Mais bien les morts qu’en moi tu renouvelles/ je t’ai voulu en cette œuvre décrire. » C’est Délie le grand œuvre de Maurice Scève publié en 1544 dont l’écrivain et musicien Emmanuel Tugny vient d’extraire, pour les mettre en musique, seize poèmes, des 449 dizains du recueil (Délie objet de plus haute vertu, Emmanuel Tugny, Boom Records/InOuïe Distribution, 2020). La voix du récitant, c’est Christian Prigent, le père du musicien, l’auteur d’Une phrase pour ma mère, de Demain je meurs, d’Écrit au couteau et d’une cinquantaine d’autres livres. Maurice Scève que Christian Prigent évoque dans Point d’appui qui vient de paraître. Pour son jubilé (cinquante ans de publications), l’écrivain de Saint-Brieuc s’offre une belle actualité littéraire : hormis ce disque et ce nouveau livre, c’est un très imposant essai qui paraît sous la signature de l’universitaire Sylvain Santi : Cerner le réel : Christian Prigent à l’œuvre (ENS éditions). Ajoutons à cela la renaissance de la revue TXT qu’il cofonda et dirigea de 1969 à 1993 et qu’un trio de poètes vient de relancer. En 1972, TXT se trouve embourbée dans un dilemme des années gauchistes : écrire ou mener la lutte politique ? « Aux uns les principes (l’action politique maoïste et l’abandon de l’écriture) ; aux autres la pratique poétique (et l’abandon de l’action politique). Au moins savons-nous que ce n’était pas la bonne solution. Deux ans après, TXT renaissait pour reprendre la question sur de nouvelles bases, provisoirement synthétisées (ça ne veut pas dire résolues) par le terme “langagement” que proposait Verheggen » (Point d’appui). « Langagement » : ce mot est comme le totem de la vie de Christian Prigent.
Rassurons les frileux et les allergiques aux promesses de Grand Soir : le maoïsme a vécu, les cheveux longs ont depuis été coupés court, la barbe se porte avec élégance. Les effets de mode se sont estompés, mais sont restées la pensée et une écriture, qui, chez Christian Prigent, figurent parmi les plus fulgurantes du siècle (dernier et jusqu’à aujourd’hui). C’est que l’écrivain ne travaille pas à partir de l’idéologie, mais depuis une sorte de trauma profond, intime, un « nœud d’angoisse qui accable, empêche de vivre vraiment » : le sentiment (confirmé par sa lecture de Rimbaud) que la langue nous sépare du monde. Il l’écrit dans Point d’appui : « Je suis un animal qui parle. Je ne peux donc seulement vivre : il me faut aussi représenter ma vie. Or les représentations qu’on m’en propose m’apparaissaient inaptes : le monde m’affecte d’une façon plus trouble, plus chaotique, plus luxurieuse, plus douloureuse. Voilà l’impasse. Nul n’y échappe. Chacun cherche à sa façon à s’en distraire par le troc des informations,...

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