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Entretiens Chataguimer des bouanges

janvier 2020 | Le Matricule des Anges n°209 | par Éric Dussert

La romancière Anne Serre surgit où on ne l’attend pas. En dehors de toute injonction du temps, elle choisit d’exercer de nouveaux mots au gueuloir.

Grande tiqueté

Bien connue des Services de bibliographie, la romancière Anne Serre a surpris souventes fois ses lectrices et lecteurs. À l’occasion de la parution de Petite table, sois mise ! (Verdier, 2012), par exemple, un très beau livre libre, parfois qualifié de fantaisie érotique. Cette année, elle récidive en produisant, toujours avec la même fraîche et désinvolte liberté, un objet littéraire « décalibré », si l’on peut dire, pour concasser les conventions. Et, apparemment, Anne Serre a de plus en plus de mal à respecter tout ce qui serait conventionnel. Sa Grande tiqueté, déambulation gyrovague de trois vagabonds plantés sur une lande à la recherche dont ne sait quel Godot, est un délicieux voyage au pays des mots nouveaux, comme un hommage à Jean Tardieu, Rabelais et aux autres grands trafiquants de mots rares. « Le pendu dépendu nous suivit, c’était Alistair, un mousquetaire, tentis-je. Il ne parlait pas beaucoup et cela nous allait. Il ne nous ricagnissat guère, gentil comme un trode, les grosses bouchées de ses enjambées fleuries nous plaisaient à voir (…) ». Ce qui paraît une fantaisie littéraire, fruit d’un goût fantasque pour les néologismes sonnants et soufflants, un entrechat entre les langues qui produisent des sonorités rondes ou gutturales, reste une merveilleuse façon de produire en toute jovialité de la vie dans un langage dont on sait qu’il ne peut rester littéraire que s’il persiste à être vivant. Et c’est aussi l’hommage à un disparu. Explications.

Pouvez-vous nous dire pourquoi Edith Sitwell apparaît en couverture de votre livre dans ce qui ressemble étonnamment à un gisant ?
Quand nous avons commencé à chercher une illustration pour la couverture, j’ai pensé à cette photo extraordinaire où Edith Sitwell apparaît en effet à la fois comme un gisant, une mourante, ou une Mater Dolorosa… avec un élément très ambigu ou comique : son regard… Dans mon histoire il y a une apparition de la Vierge. Il y a aussi une « Madame Petite morte » que trois vagabonds transportent avec eux dans une sorte de cage à oiseaux. J’ai trouvé que cela correspondait un peu.

Roman ? Récit ? Folastrie ? Allégorie ? Hommage ? Quelle est la nature de votre Grande tiqueté  ?
On peut dire que c’est un roman ou un conte, avec ses personnages et le récit de leurs aventures. Mais aussi une comptine et un tombeau, peut-être… Je l’indique dans ma préface : j’ai écrit ce texte juste après la mort de mon père. Il a été en quelque sorte une réaction à la mort de mon père. Ai-je été obligée d’inventer une langue pour surmonter le choc et le chagrin de ce deuil ? C’est possible. Les pères ont un curieux rôle dans la langue. À la mort du sien, Tabucchi s’est mis à écrire en portugais alors que jusque-là il écrivait en italien. Herta Müller raconte qu’elle s’est mise à écrire quand son père est mort. Il doit y avoir des dizaines d’exemples de ce type. Par ailleurs, cela faisait longtemps que la langue d’Arno Schmidt, avec ses...

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