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Domaine étranger Vagabondages de Lajos Kassak

mars 2020 | Le Matricule des Anges n°211 | par Éric Dussert

Il y a quelques mois paraissait aux éditions Allary 82 Rêves pendant la guerre 1939-1945 du critique d’avant-garde hongrois Emil Szittya, un roman magnifique présenté par Emmanuel Carrère qui relatait l’épisode de trimard de son auteur et d’un proche ami à travers l’Europe. Cet ami se nommait Lajos Kassak (1887-1967), future personnalité culturelle de son pays lui aussi, et la traduction française du récit de ses Vagabondages avec Szittya publiés en 1927 revoit le jour.
Ce road-récit dépeigné prend naissance lorsqu’un beau jour deux jeunes hommes quittent leur vie pour traverser le continent, sans autre but que de changer d’horizon. Idéalement pour rejoindre Paris ? Pas sûr : le début de leur périple consiste essentiellement à quitter Pest. « Nous parcourions les grand-routes poudreuses, et nous rêvions art. Des souvenirs de nos lectures vivaient en nous, et notre foi en l’avenir était intacte. Nous décidâmes de prendre des notes sur ce que nous voyions de neuf et de beau en cours de route (…) puis nous jetâmes le tout. » Sans un frifelin, avec leur seule énergie pour viatique, ils se couchent où ils peuvent, souvent avec les indigents en salle d’asile, et se lèvent néanmoins avec l’énergie « de chevaux prêts pour la course ». Ils en veulent, même si les moments de dèche leur font naître « des instincts de voleur ». Sur le trimard, il faut en passer par les arnaques sournoises et les trucs les moins ragoûtants. La route rend cynique. « Je suis épouvantablement déguenillé, dis-je à Szittya. Je n’ai plus ni vêtements de dessus, ni linges de dessous. Quand je me penche, on voit ma chair nue. (…) Il revint, haletant, avec une nippe. Je l’enfilai, et comme le pantalon que j’avais déjà sur moi et celui qu’il m’avait ramené n’étaient pas déchirés aux mêmes endroits, mis l’un sur l’autre ils me couvraient convenablement »
En 1977, la Hongrie voyait paraître l’œuvre poétique complète de Lajos Kassak, qui ne cessa d’aller et venir durant, prit le jeune Robert Capa sous son aile et revendiqua sa qualité d’artiste prolétaire, remuant jusqu’au bout.
Éric Dussert

Traduit par Roger Richard, Séguier,
246 pages, 19

Vagabondages de Lajos Kassak Par Éric Dussert
Le Matricule des Anges n°211 , mars 2020.
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