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Essais Philosophie de la mode

mars 2020 | Le Matricule des Anges n°211 | par Thierry Guinhut

Philosophie de la mode

Si Georg Simmel est essentiellement connu pour son essai classique de 1900, Philosophie de l’argent, certes discutable car dans une optique kantienne et surtout marxiste, il sait ici nous réjouir en s’attachant à la mode, ou plutôt en s’attaquant à ce phénomène. L’on devine que son petit ouvrage n’est guère démodé, quoiqu’il mérite d’être aujourd’hui amendé. Le sociologue dénonce vigoureusement l’inutilité de la mode, car elle ne confère pas la moindre utilité pratique aux vêtements et objets de consommation. Elle n’a rien de vital, tout de social, s’attachant deux instincts opposés, celui d’imitation et celui de « l’aspiration à la distinction » : « les hommes entendent d’autant mieux préserver leur liberté intérieure qu’ils abandonnent leur apparence extérieure au joug de la collectivité ». Quoi de plus paradoxal en effet que de vouloir être remarquable si l’on est un mouton de Panurge !
Elle se mode, se démode et se remode, donc marque le temps de son aiguille volage. Tout en ouvrant béante la fracture entre les classes sociales. Elle presse le flux de la marchandise. Pis, selon notre auteur peu indulgent, elle s’oppose au « calme classique de l’art grec  », en tant que sa superficialité, son agitation, ses « formes exubérantes, fantasques » relèvent du baroque.
Mais ne dirait-on pas, alors que Georg Simmel en appelle à « la vie la plus haute », aux « valeurs morales ou esthétiques », qu’il mésestime la créativité de la mode, au point qu’elle puisse être le onzième art, et sa nature esthétique, voire éthique, sans quoi homme et femme ne sont que des numéros parmi des sociétés désindividualisées ? Prenons garde que la mode n’est pas qu’un éclat vestimentaire, mais concerne aussi, et dangereusement, le langage, ses clichés et son novlangue, et, last but not least, les idées, les idéologies…
Thierry Guinhut

Philosophie de la mode de Georg Simmel
Traduit de l’allemand par Arthur Lochmann, Allia, 64 pages, 6,20

Le Matricule des Anges n°211 , mars 2020.
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