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Poésie Le Mur des souvenirs de Jan Zábrana

juin 2020 | Le Matricule des Anges n°214 | par Emmanuelle Rodrigues

Né en 1931 à Héralec, non loin de Prague, Jan Zábrana qui est décédé en 1984, est l’auteur d’une œuvre trop peu connue. Après la prise du pouvoir par les communistes en 1948, ses parents sont emprisonnés. Empêché de mener à bien ses études, il travaille comme ouvrier. Il devient par la suite traducteur du russe et de l’anglais et se fait le passeur de Mandelstam, Tsvetaeva, Ginsburg ou Plath. Interdit de publication, il ne renonce cependant pas à écrire, notamment son journal. La présente édition regroupe des textes écrits entre 1969 et 1971 : il s’agit des extraits de ce journal, où sont rapportés des portraits de poètes amis, mais aussi d’intellectuels compromis avec le régime communiste et de poèmes que Jan Zábrana qualifiait de « notes improvisées, auto-textes ». Dans cette prose de diariste aussi bien que dans ces textes poétiques, c’est à partir du quotidien parfois très trivial que ce mur des souvenirs se constitue en une sorte d’iconostase dont les « obsédantes icônes noires » seraient comme la porte d’entrée de la poétique de l’auteur. Ici nous est révélé le regard sans illusion que l’écrivain porte non seulement sur sa propre expérience mais aussi sur la cruauté, voire la sauvagerie humaine. Emplie d’une puissante révolte, sa parole atteste également d’un courage peu commun. Car Jan Zábrana dénonce sans détour les « forces qui assassinent en masse » ainsi que « l’atroce cauchemar de ce pays ». Son chant de désespoir, celui d’une « bouche noire », fait montre d’une réelle ironie. « Je me tire à moi-même la révérence. / A ma propre absurdité. », énonce-t-il, et tout en faisant aveu de ne se soumettre à aucun style, et surtout pas à un quelconque réalisme socialiste, Jan Zábrana nous tend son propre miroir : loin des « communistes de salon », le voici se comparant à un oiseau, qui « a traversé le ciel crématoire de Belsen ». Le Mur des souvenirs nous permet de découvrir à quelle hauteur l’exigence poétique peut se porter, celle d’une conscience qui toujours en lutte se mesure avec élégance à ce jeu de la mort qu’est la vie.

Emmanuelle Rodrigues

Traduit du tchèque par Petr Zavadil
& Cédric Demangeot, Fissile, 112 p., 18

Le Mur des souvenirs de Jan Zábrana Par Emmanuelle Rodrigues
Le Matricule des Anges n°214 , juin 2020.
LMDA papier n°214
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