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Essais Passés singuliers, d’Enzo Traverso

octobre 2020 | Le Matricule des Anges n°217 | par Thierry Cecille

Passés singuliers : Je dans l’écriture de l’Histoire

C’est avec sa perspicacité coutumière et son habituelle aptitude à saisir comme l’air du temps politique qui nous environne qu’Enzo Traverso se penche sur un genre littéraire nouveau. Au carrefour de l’Histoire et du roman, des récits multiples et multiformes offriraient à leurs auteurs l’occasion d’évoquer, à la première personne, des passés singuliers. L’objectivité sans faille et l’impersonnalité ne seraient plus les conditions sine qua non du travail de l’historien ou du sociologue, alors que le romancier, lui, tendrait de plus en plus à se faire enquêteur ou archiviste pour s’aventurer sur des territoires hier encore chasses gardées. Éric Vuillard décrypte dans L’Ordre du jour les connivences entre Hitler et le grand capital – et s’attire les foudres du spécialiste du nazisme qu’est Robert Paxton. Yvon Jablonka, dans son Histoire des grands-parents que je n’ai pas eus, mêle au « tableau historique  » une « pietas au sens originaire du terme : un sentiment de dévotion  ». Le même Jablonka théorise ces tentatives dans son essai au titre programmatique L’Histoire est une littérature contemporaine. Mais cette confusion des genres a lieu dans les deux sens : alors que Mona Ozouf se fait historienne d’elle-même dans sa Composition française : Retour sur une enfance bretonne ou que Didier Eribon étudie son propre parcours de transfuge de classe dans son célèbre Retour à Reims, Javier Cercas réinterprète de manière subjective certains aspects du franquisme, non sans éveiller quelque soupçon de révisionnisme. Enzo Traverso voit en W. G. Sebald le modèle de cette « écriture subjectiviste de l’histoire », avec ces « ingrédients » : « omniprésence de la mémoire (…) implication directe de l’auteur dans ses récits, enquête comme dispositif narratif ». Cependant il insiste également avec raison sur une explication plus politique : tous ces auteurs seraient victimes du « présentisme » et « l’atrophie de l’imagination utopique » donnerait naissance à leur « regard mélancolique tourné vers un passé discontinu ». Quand les lendemains ne chantent plus, l’hier l’emporte…

Thierry Cecille

Passés singuliers
Enzo Traverso
Lux éditeur, 228 pages, 16

Passés singuliers, d’Enzo Traverso Par Thierry Cecille
Le Matricule des Anges n°217 , octobre 2020.
LMDA papier n°217
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