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Domaine français Beyrouth 2020 de Charif Majdalani

novembre 2020 | Le Matricule des Anges n°218 | par Etienne Leterrier-Grimal

Beyrouth 2020 : Journal d’un effondrement

Au Liban, l’année 2020 restera celle de plusieurs effondrements simultanés. Effondrements économique, politique, sanitaire, et finalement moral, puisque après l’essoufflement du mouvement de la « révolution » d’octobre 2019, devant les difficultés économiques et l’impossibilité de réforme, l’émigration massive achève de saigner les espoirs d’un pays.
Le romancier Charif Majdalani aurait pu ne raconter que ce quadruple effondrement et relater ce que signifie quotidiennement le fait de vivre dans un pays en plein naufrage : son journal, entamé en juillet 2020, n’en aurait pas été pour autant inutile. Mais le 4 août 2020, l’entrepôt 12 du port de Beyrouth laisse exploser 2750 tonnes de nitrate, créant l’une des plus puissantes explosions non-nucléaires jamais vues. En cinq secondes, des centaines de morts, plusieurs milliers de blessés et des quartiers entiers démolis. Effondrement ultime, qui relègue les précédents au rang de métaphores : « remontant dans la lecture de ces fragments écrits durant le mois passé, c’est comme si j’entrais dans une pièce où sont conservés intacts les quelques lointains souvenirs d’une époque heureuse. C’est dire ».
Les stupéfiantes images, icônes froides de l’explosion, ont tourné sur les chaînes du monde entier. Beyrouth 2020 fait plonger dans les rues, près des habitants d’une ville martyre, témoigne de leurs gestes quotidiens et de leurs héroïsmes discrets, égrène la litanie des noms des connaissances touchées par l’explosion, recueille, près des victimes, les témoignages d’un instant confinant parfois au surréel : « le mobilier de la pièce a été aspiré vers le fond et une table a volé et lui a défoncé le thorax ».
Certes, la catastrophe défie les lois de la physique. Beyrouth 2020 est l’autopsie d’un corps vivant, celui d’un pays entré en zone quantique, c’est-à-dire d’incertitude totale sur son état, sur son avenir, et sur son identité. Plus d’autre issue dès lors que d’écrire, jour après jour, pour énumérer, témoigner, et pour « renouer le fil rompu du temps ».

Etienne Leterrier-Grimal

Beyrouth 2020
Charif Majdalani
Actes Sud, 160 pages, 16

Beyrouth 2020 de Charif Majdalani Par Etienne Leterrier-Grimal
Le Matricule des Anges n°218 , novembre 2020.
LMDA papier n°218
6,50 
LMDA PDF n°218
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