La rédaction Etienne Leterrier-Grimal
Articles
« Gabo » is Bach
Dans son ultime roman, Gabriel García Márquez relate les jeux du désir et de l’âge inéluctable. Un joyau littéraire baroque.
Depuis des années chaque 16 août, Ana Magdalena Bach, belle quarantenaire au feu intact et aux « yeux de lionne rayonnants », vient fleurir de glaïeuls la tombe de sa mère dont la dernière volonté a été d’être ensevelie dans le vieux cimetière de l’île. Le pèlerinage est rigoureux, ritualisé pour cette épouse et mère comblée, mariée à Domenico Amaris, séduisant directeur du Conservatorio Provincial. Chaque anniversaire, elle quitte donc le foyer conjugal, prend le bac, appelle un taxi et doit passer la nuit seule sur place dans l’hôtel, face à la lagune où volent des hérons bleus....
Des livres
La Source de l’amour-propre
de
Toni Morrison
L' Origine des autres
de
Toni Morrison
Toni Morrison à l’oral
Deux ouvrages complètent l’œuvre de la romancière américaine d’un florilège de textes essentiellement issus de conférences universitaires.
La publication en français de deux ouvrages inédits de Toni Morrison vient rassembler différents textes issus, pour la plupart, d’interventions orales de l’autrice : conférences, discours essentiellement, organisés en un diptyque dont les titres affirment une forme de symétrique opposition thématique, à défaut d’un équilibre.
Le volumineux ensemble intitulé La Source de l’amour-propre...
Prose cession
Deuxième ouvrage d’une trilogie, Les Fous sont des joueurs de flûte explore sans complaisance la rançon des traumatismes et l’emprise des hommes.
Un premier roman chez Verdier avait permis à Emma Marsantes de faire la lourde confidence de l’inceste. Dans Les Fous sont des joueurs de flûte, c’est la suite de la biographie de son héroïne, Mia, que l’on lit. Elle a grandi, s’est mariée, a fait des enfants, a divorcé, retrouvé un amour sur lequel s’accumulent bientôt les nuages de schémas répétitifs… comme autant de rappels de la blessure...
Beloved, de Toni Morrison
Trente-cinq ans que Beloved, chef-d’œuvre de Toni Morrison, prix Pulitzer en 1988, adapté au cinéma en 1998, attendait sa retraduction. Pionnières, à quatre mains, dans une traduction déjà plus qu’honorable, Hortense Chabrier et Sylviane Rué avaient laissé des oublis et quelques explicitations malencontreuses, dès le célèbre incipit : « 124 was spiteful. Full of a baby’s venom / Le 124 était...
Perte éternelle de l’être cher
Santiago Amigorena confronte désastre amoureux et institution judiciaire dans une méditation d’où sourd aussi l’idée de l’écriture comme pardon.
Lorsqu’Alice annonce à Aurélien qu’elle le trompe, ce dernier est comme pris de folie : voulant rattraper sa femme, il abandonne ses enfants Elsa et Loup dans un tunnel routier, avant de blesser involontairement l’un des policiers venus à leur secours. Neuf mois de prison plus tard, il n’a toujours donné aucune nouvelle à sa famille…
La Justice des hommes tourne autour de cet acte originel...