La lettre de diffusion

Votre panier

Le panier est vide.

Nous contacter

Le Matricule des Anges
ZA Loup à Loup 83570 Cotignac
tel ‭04 94 80 99 64‬
lmda@lmda.net

Connectez-vous avec les anges

Vous n'êtes actuellement pas identifié. Pour pouvoir commander un numéro, un abonnement ou bien profiter, en tant qu'abonné, des archives en ligne, vous devez vous connecter avec votre compte.

Retrouver un compte

Vous avez un compte mais vous ne souvenez plus du mot de passe ? Vous êtes abonné-e mais vous vous connectez pour la première fois ? Vous avez déjà créé un compte, peut-être, vous ne savez plus trop ?

Créer un nouveau compte

Vous inscrire sur ce site Identifiants personnels

Indiquez ici votre nom et votre adresse email. Votre identifiant personnel vous parviendra rapidement, par courrier électronique.

Informations personnelles

Pas encore de compte?
Soyez un ange, abonnez-vous!

Vous ne savez pas comment vous connecter?

Poches Kurtz de Jean-Marc Aubert

novembre 2020 | Le Matricule des Anges n°218 | par Jérôme Delclos

Ça n’est pas l’ombre de Moi et Lui de Moravia, où le narrateur bavarde avec son zizi durant 500 pages, qui plane sur ce court et très tendu roman de Jean-Marc Aubert, mais celle d’Au cœur des ténèbres de Conrad. Le nom de Kurtz, en effet, y devient celui que donne à son membre le très patient héros de l’histoire, ce pour conquérir le cœur et surtout le cul de Laure, fan de Conrad qu’elle idolâtre comme « poète de l’attente ». Laure n’aime rien tant que « la compétence » : « La compétence est nue, crue, brutale ». D’où des rendez-vous un jour sur deux, afin de préparer, en paroles, celui de la belle « le samedi 27 mai à 21 heures » avec « le compagnon secret », d’abord désigné comme « le membre » au cours de conversations gentiment frôleuses, puis baptisé solennellement, et c’est là que le roman bascule, Kurtz.
Ce qui n’était que badinage lascif pour augmenter le désir tourne alors en la folie très conradienne du narrateur qui s’emploie tel un forcené, mais toujours avec méthode et pourquoi pas même science, non seulement à se documenter à fond sur les choses du sexe, mais aussi à restaurer au mieux son appartement, et surtout à dresser Kurtz comme une bête sauvage. Ce par le moyen d’un programme de musculation, d’étirement, de tests d’effort auprès d’aimables prostituées, pour faire du médiocre appendice de notre séducteur un marteau-pilon devant lequel Laure ne saurait que rendre grâce. Entre chaque séance de cet entraînement militaire, Laure en touillant son café s’enquiert des progrès de la bête, montre des petites culottes, fait la réclame de son corps parfait. La nuit, le dompteur de Kurtz rêve que l’animal, doté de sa propre vie indépendante, enfonce une enfilade de portes capitonnées avant que de gagner la « chambre rose de Laure ». Le suspense, qui croît en même temps que les mensurations de Kurtz, est haletant. Tout dans ce roman est hyper-calibré.

Jérôme Delclos

Kurtz
Jean-Marc Aubert
L’Arbre vengeur, 125 pages, 7,50

Kurtz de Jean-Marc Aubert Par Jérôme Delclos
Le Matricule des Anges n°218 , novembre 2020.
LMDA papier n°218
6,50 
LMDA PDF n°218
4,00