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Domaine étranger Ce n’était que la peste

juin 2021 | Le Matricule des Anges n°224 | par Thierry Guinhut

Ce n’était que la peste

L’on ne se laissera pas abuser par la minceur de l’opuscule de Ludmilia Oulitskïa, figure majeure des lettres russes, qui tient plus de la chronique historique que de l’empreinte romanesque : là une problématique d’importance est effleurée avec plus d’acuité que l’on pourrait le penser. Généticienne de formation, il n’est pas étonnant que l’écrivaine s’intéresse aux pandémies. Celle-ci éclate à Moscou en 1939. C’est un biologiste, Rudolf Meyer, qui découvre cette souche de peste échappée d’un laboratoire, en est atteint, sachant qu’il est susceptible de contaminer autrui. Il va en mourir, ainsi que celui qui le soigne. Que l’on mette en place un rigoureux système de quarantaine pour quelques personnes qui l’ont croisé, y compris dans le train, est plus que judicieux. Cependant toute l’ambiguïté de ce récit repose sur l’éloge de l’efficacité d’une police qui, à l’époque du stalinisme triomphant, est également celle des purges et des procès fantoches. Aussi comprend-on l’angoisse de ceux qui sont arrêtés, mis à l’isolement, sans qu’ils soient renseignés. Mais aussi la fin heureuse : « Alors que tous les personnages de cette histoire sortent ensemble de l’hôpital retentit un chant soviétique plein d’entrain ».
Le récit, écrit en 1988 et mené avec toute l’efficacité du réalisme et du suspense fonctionne comme un apologue qui résonne dans notre actualité. D’où une question d’éthique politique ne manque pas de s’élever : si l’épidémie est rapidement tuée dans l’œuf, faut-il s’assurer d’une police aux moyens totalitaires pour éradiquer le risque sanitaire ? Est-ce aux dépens de la liberté ?


Thierry Guinhut

Ce n’était que la peste,
Ludmilia Oulitskaïa
Traduit du russe par Sophie Benech
Gallimard, 144 p., 14

Le Matricule des Anges n°224 , juin 2021.
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