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Domaine étranger Une chambre au soleil

février 2022 | Le Matricule des Anges n°230 | par Yann Fastier

Une chambre au soleil

Lorsque Joe Lampton arrive à Warley, il est immédiatement ébloui. Tout, dans cette petite ville bourgeoise, paraît tellement plus beau, plus riche, qu’à Dufton, « Dufton-la-morte », sa noire et prolétaire ville natale ! Dès lors, plein de convoitise, il n’aura de cesse de s’extraire de sa condition subalterne de petit fonctionnaire pour rejoindre cet empyrée provincial. Beau gars viril et charmeur, c’est par les femmes qu’il y arrivera, naviguant entre la jeune et romanesque Susan et la sensuelle Alice, plus âgée que lui de dix ans et à laquelle le liera bientôt une intense complicité charnelle. L’amour et l’ambition n’étant pas toujours conciliables, la réussite n’adviendra pas sans dégâts, y compris pour lui-même.
John Braine (1922-1986) fut l’un des principaux représentants de ces « jeunes hommes en colère » dont la critique fit un courant majeur de la littérature anglaise d’après-guerre, exprimant avec un réalisme parfois cru la frustration d’une classe populaire trahie dans ses aspirations par le pouvoir conservateur. S’inspirant ouvertement du Bel-Ami de Maupassant, il en transpose l’argument dans l’Angleterre provinciale des années 40, non sans toutefois nuancer son propos. Joe, en effet, n’est pas un pur cynique à la manière de Georges Duroy et son ambition se nourrit de sentiments complexes et parfois contradictoires, où l’envie se mêle à la conscience de classe, l’esprit de conquête à la sincérité blessée, de sorte qu’on renonce assez vite à le juger. Si égoïste puisse-t-elle paraître, sa conduite s’apparente aussi bien à une revanche sur une bourgeoisie qui sait parfaitement défendre ses intérêts et se plaît à l’humilier pour peu qu’il se montre un peu trop entreprenant. « Il est stupéfiant de constater que c’est toujours plus facile d’avoir un cœur d’or quand les portefeuilles sont pleins », note-t-il avec bon sens. Cela reste vrai et suffit à démontrer toute la pertinence de cette nouvelle traduction, dans la droite ligne de celles de John Wain ou de Keith Waterhouse, chez le même éditeur.

Yann Fastier

Une chambre au soleil
John Braine
Traduit de l’anglais par Sarah Londin,
Éditions du Typhon, 374 pages, 20

Une chambre au soleil Par Yann Fastier
Le Matricule des Anges n°230 , février 2022.
LMDA papier n°230
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