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Domaine étranger Un fils perdu

mai 2022 | Le Matricule des Anges n°233 | par Thierry Cecille

À Minsk, en Biélorussie, une foule rassemblée à l’occasion d’un concert se retrouve agglutinée dans une bouche de métro. Francysk, adolescent de 16 ans, ne parvient pas à s’échapper : il tombe dans le coma, « n’est plus qu’un légume », sans nul espoir de guérison d’après les médecins. Seule sa grand-mère, alors, lui demeure fidèle, ne cessant de venir monologuer à ses côtés. Un beau jour, cependant, « Francysk qui gisait depuis près de dix ans immobile sans cette chambre émit soudain deux brefs sons identiques : - Mé-mé… » Il revient à la vie et s’étonne de voir qu’autour de lui rien n’a changé : le même dictateur – « le Bienfaiteur » – est toujours au pouvoir, la propagande émet les mêmes slogans, seul le nombre des exilés volontaires a augmenté. C’est que « tout le pays roupille » et connaît lui-même un « coma prolongé ». Si la parabole – politique et non évangélique – est assez prévisible et parfois un peu trop lourdement soulignée, le récit est mené avec vivacité et nous permet de découvrir les existences gâchées de ces « fils perdus » de Loukachenko. Stass, l’ami de Francysk, résume avec vigueur la situation : « On n’a jamais connu une telle vie de merde ». La satire est donc grinçante et amère : Sacha Filipenko (né en 1984) précise dans un rapide avant-propos que son livre « est présent dans la plupart des librairies de Minsk, mais n’est pas exposé sur leurs étagères ». Alors qu’il écrit en 2013, il imagine dans le roman une sorte de réveil inespéré, des manifestations monstres en opposition aux résultats d’élections truquées, violemment réprimées – qui auront lieu en 2020, faisant vaciller le pouvoir. Même la situation actuelle – Loukachenko prêtant main-forte à Poutine – était prévisible, à la lecture de cette forte métaphore à propos de la Russie : « Pour les grands frères, en fait, nous ne sommes pas un peuple, mais une fosse à purin entre eux et leurs voisins ».

Thierry Cecille

Un fils perdu
Sacha Filipenko
Traduit du russe par Philie Arnoux et Paul Lequesne
Noir sur blanc, 184 p., 19,50

Le Matricule des Anges n°233 , mai 2022.
LMDA papier n°233
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