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Domaine étranger Modernité Soudan

janvier 2023 | Le Matricule des Anges n°239 | par Catherine Simon

Du Darfour à Zanzibar, des janjawids et au sultanat d’Oman, Abdelaziz Baraka Sakin raconte, avec truculence, le temps long de la guerre et de l’esclavage.

La Princesse de Zanzibar

Né en 1963, Abdelaziz Baraka Sakin est l’un des écrivains parmi les plus célèbres au Soudan, son pays natal, comme dans le monde arabe. Bien qu’il ait publié une vingtaine de livres (édités principalement en Égypte et en Syrie), seulement trois de ses romans ont été à ce jour traduits en français, aux éditions Zulma. L’un d’eux, Les Jango, récit pétaradant, plein d’humour et de sexe, qui met en scène des saisonniers agricoles, valut à son auteur de recevoir, en 2009, à Khartoum, le prestigieux prix Tayeb Salih… avant que les autorités se ravisent et interdisent le livre. Plusieurs fois emprisonné, régulièrement censuré, Abdelaziz Baraka Sakin a fini par s’exiler. Il vit depuis plusieurs années en Autriche.
Dans La Princesse de Zanzibar, dernier de ses romans traduits en français, l’esclavage et, plus précisément, la mise en esclavage des Africains par les Arabes du sultanat d’Oman – sujet encore tabou dans le monde arabo-musulman – est au cœur de l’intrigue. L’île de Zanzibar, rattachée à la Tanzanie, comme d’ailleurs la région du Darfour, au sud-ouest du Soudan, sont des lieux emblématiques du trafic négrier et de la traite arabe. Dans Le Messie du Darfour (traduit en 2016), l’héroïne est une femme à prénom d’homme, résolue à se venger des sinistres janjawids, ces miliciens-soudards, qui sèment la terreur parmi les populations du Darfour et d’ailleurs.
Écriture délicate, savamment truculente, Abdelaziz Baraka Sakin dénonce, avec une ironie cinglante, les systèmes d’oppression. Cet humaniste radical, volontiers provocant, défend sans relâche, et comme en s’amusant, la nécessaire pluralité des sociétés : pluralité des croyances, des langues, des genres ou des couleurs de peau…

Abdelaziz Baraka Sakin, Le Messie du Darfour et Les Jango se passent au Soudan, contrairement au dernier de vos romans traduits en français, La Princesse de Zanzibar, situé sur la côte est-africaine. Pourquoi ce changement ?
Zanzibar n’est pas très éloigné du Soudan. Nous aussi, nous faisons partie de l’Afrique de l’Est et nous avons connu une époque coloniale, vécu la même déveine, qu’il s’agisse de captivité, de déplacement ou d’oppression, tout cela nous ayant été imposé par des envahisseurs étrangers qui, arrivés chez nous avec leurs armes à feu, ont soumis nos ancêtres, imposant leurs langues, religions et modes de pensée ainsi que leurs propres croyances en l’univers et en l’existence. Les colonisateurs se sont acharnés à détruire nos croyances et nos religions africaines, nos systèmes de gouvernement et la structure de l’économie locale, que ce soit au Soudan, à Zanzibar ou dans bien d’autres pays africains, mais aussi en Asie et chez les peuples aborigènes d’Australie, les indiens d’Amérique, au Canada. Partout dans le monde, des colonisateurs ont cherché à s’ériger en maîtres.
Des peuples tranquilles vivaient paisiblement, en autosuffisance. Ils n’avaient rien demandé à personne. Les nouvelles pratiques religieuses qui leur ont été imposées ne correspondaient pas à leur réalité, pas plus d’ailleurs qu’à leur imaginaire ou à leur mythologie. Chez moi par exemple, ma grand-mère était persuadée que l’ancêtre qui avait donné naissance à notre tribu était sorti du mollet gauche d’un homme. Et quiconque mettait en doute cette théorie était aussitôt traité de mécréant.
Je sais bien que le sujet de la colonisation arabe en Afrique de l’Est demeure très polémique. Cependant, force est de constater que les Arabes omanais à Zanzibar étaient avides de richesses et de pouvoir absolu, tout comme les colons européens, et même drapés dans les habits de Jésus ou ceux du prophète Mahomet, ces occupants sont bien les deux faces de la même pièce.
Lorsqu’est parue la première édition de La Princesse de Zanzibar par les éditions tunisiennes Dar Meskeliani, les livres ont été confisqués et interdits au sultanat d’Oman, puis au Koweït, où ils ont été retirés du salon du livre car, encore à notre époque, parler du colonialisme arabe reste considéré comme un tabou.

Dans La Princesse de Zanzibar, votre héroïne, prénommée Latifa, n’est jamais appelée autrement que « la princesse bénie de Dieu ». Pourquoi cette absence de nom (ou de prénom) propre ? 
Comme je l’ai dit, la colonisation omanaise de Zanzibar était un autre aspect de l’impérialisme visant à s’emparer des richesses en contrôlant les corps et en effaçant les identités. Ces dirigeants arabes ont eux aussi perdu leur propre langue. Ils n’ont pas préservé leurs identités arabes ou même islamiques, les remplaçant par des identités imaginaires, mythiques, sans doute plus puissantes et centralisées. Ils étaient certains de leur droit à asservir les Africains et à contrôler leurs richesses et c’est à cela que je fais référence dans l’expression récurrente « Dieu l’a béni(e) récemment ».
La princesse mais aussi son père le sultan voient leur nom et leur prénom s’effacer au profit de cette seule expression qui vient en quelque sorte les qualifier, les définir peut-être. Bénir les gens, c’était d’une ironie à peine voilée. Ceux qui le réclamaient ne faisant qu’incarner de fausses identités et appuyer le système mis en place par les colons dont l’arabité et la religion constituaient un garant de domination. En résumé, si les dirigeants omanais ont utilisé le discours de la religion et de l’origine arabe, c’est dans le seul but d’accumuler des richesses et de perpétuer leur pouvoir.
La langue de Zanzibar est le swahili (d’où le titre originel Samahani, qui signifie « Pardonnez-moi », expression que l’on retrouve d’ailleurs tout au long du roman). C’est un mélange d’arabe et de langues africaines locales. Quant à la religion du colon, elle est entrée en syncrétisme avec les rituels magiques africains qui se trouvaient là avant son arrivée.
Toutefois, un Zanzibarite embrassant l’islam n’en retirait aucun avantage, pas même celui d’échapper à l’esclavagisme puisqu’il pouvait quand même être vendu. Ce n’était pour lui qu’une nouvelle restriction : obéir équivalait à obéir à Dieu. De même, désobéir au maître et au dirigeant, c’était désobéir à Dieu.

Pourquoi, dans ce roman peuplé essentiellement de personnages masculins (hormis Uhuru, la danseuse), le seul personnage féminin connaît-il une fin aussi atroce ?
Il y a beaucoup d’autres personnages féminins, mais mon idée était de les dépeindre sans forcer le trait, très légèrement et parfois en transparence, afin de mettre en exergue l’oppression dont elles ont été victimes, oppression qui concernait même les femmes appartenant à la famille royale en place, pourtant d’origine omanaise.
Le système était entièrement patriarcal. J’ai pu découvrir dans les mémoires d’une célèbre Omanaise que même une femme libre, d’origine arabe, pouvait être persécutée. Alors vous imaginez la situation des femmes africaines insultées, vendues, achetées, dépouillées de leur humanité et de leurs droits élémentaires ?
La faible présence des femmes dans le roman indique leur absence même, à cette étape difficile de la vie à Unguja.
Mais, comme vous l’avez noté, un autre personnage féminin, farouche résistante et véritable symbole de liberté – c’est la signification de son nom en swahili –, apparaît dans le tissu narratif. Il s’agit d’Uhuru, la danseuse.
Il me semble que l’apparition, dès le début du roman, de la princesse bénie de Dieu crée un équilibre narratif important. Mais est-ce que le rôle des hommes dans le texte n’a pas aussi été négligé ? Il faudrait regarder ça de plus près. Je tiens à dire cependant que pour toute œuvre fictionnelle, la structure est inséparable du sujet : elle le soutient d’un point de vue artistique et permet de pousser plus loin les interprétations.

Au début de La Princesse de Zanzibar, vous évoquez le marchand d’esclaves Tippo Tip. Vous faites aussi allusion à Sayyda Salma de Zanzibar (1844-1924), princesse d’ascendance omanaise, devenue Emilie Ruete après son mariage avec un Allemand. Elle est considérée comme la première Arabe à avoir écrit ses mémoires, parues en 1886 – que vous avez lues, vraisemblablement ?
Bien sûr, je l’ai lue. Je peux même dire que je l’ai bien lue. Enfin… comme dirait Roland Barthes, je l’ai lue à ma façon. Dans ma réponse précédente, j’y faisais allusion ; je vois que cela ne vous a pas échappé. Ce sont les mémoires de Salma, ou Emilie Ruete, qui m’ont fait comprendre la situation des femmes de cette époque. D’ailleurs ce livre et celui de Tippo Tip ont été censurés à Oman jusque très récemment. Les dirigeants sanguinaires n’aiment pas les livres car ils contiennent la mémoire de toutes leurs exactions.
En tout, j’ai étudié trente-six ouvrages sur Zanzibar, à propos des plantes, du sol, de la géographie, des êtres humains, de l’histoire et de la traite des esclaves et je me suis intéressé à la littérature aussi. Hélas peu de ces romans sont traduits en Europe. On ne trouve que quelques textes en anglais alors qu’il y a tant de bons et habiles écrivains dans le sultanat, comme la romancière Laila Al Balushi ou mon ami Mohammed Al Shahri, qui m’a définitivement converti à la littérature omanaise quand j’ai lu ses romans Mushka, Les graines du Bouar et Le parti nomade. Mon amie Fatima Hindi, qui enseignait à l’université à Mascate, m’a envoyé un grand carton de livres, tous d’auteurs omanais, et c’est là que je suis tombé sur l’autobiographie de la princesse Salma Bint Said, et sur celle du terrible Tippo Tip, le chasseur d’Africains. Ces lectures m’ont laissé un sentiment d’étrangeté et j’ai compris à quel point deux mondes s’opposaient pendant la période omanaise de Zanzibar : d’un côté, les étrangers, les envahisseurs, les colonisateurs, qui évoluaient dans un paradis sur terre, tandis que de l’autre, les autochtones vivaient un véritable enfer.
L’Africain asservi œuvrait pour le seul plaisir du colonisateur. L’Africain semait, récoltait, chassait, construisait les maisons et les palais. L’Africain était vendu et acheté. Les enfants de l’Africain étaient considérés par le maître comme son unique propriété et il en disposait selon son bon vouloir. De nombreux hommes africains étaient battus, torturés et les organes sexuels mutilés, on les mettait au service des femmes du maître. Tenus dans une frayeur constante, ils étaient menacés, en cas de révolte ou de désobéissance, d’être jetés en enfer le jour du jugement dernier. Pourtant la princesse Salma Bint Said ose écrire dans son autobiographie que les Africains sont paresseux et ne savent pas supporter les coups, oubliant sans doute qu’elle vient de décrire avec force détails le luxe extravagant dans lequel vivaient son père et tous les marchands d’esclaves dont il aimait s’entourer. Ceux-là ne faisaient rien d’autre que passer leur journée à forniquer avec leurs prisonniers (homme, femme et enfant), à amasser des richesses et asservir des êtres humains. D’ailleurs, l’un des successeurs du prophète Mahomet, Saïd Omar Ibn al-Khattab, s’interrogeait ainsi : « Pourquoi avez-vous réduit des humains en esclavage alors qu’ils sont nés affranchis ».

Comment êtes-vous devenu écrivain ?
Maryam, ma mère, disait que c’était le diable qui vivait dans notre maison qui m’avait appris à écrire. Elle pensait qu’il était mon ami, s’occupait de moi, me protégeait et m’enseignait à raconter des histoires. Mais en fait, comme je l’ai toujours affirmé, c’est le premier auteur que j’ai lu dans ma vie, quand j’avais 13 ans, le grand conteur et poète américain Edgar Allan Poe, qui m’a influencé. Je voulais écrire des histoires aussi belles que les siennes.
Quoi qu’il en soit, dans notre famille, le soir, ma grand-mère avait l’habitude de raconter des histoires aux enfants, des contes de fées, des récits populaires divertissants mais qui parfois nous effrayaient avant d’aller au lit. On se couchait ces histoires-là dans la tête et on continuait à les développer dans nos rêves. On les prenait telles quelles, sans recul. On croyait tout ce qu’on nous disait. Je pense que toutes ces histoires ont contribué à développer mon imagination.
Lorsque je suis arrivé en Égypte pour mes études de gestion et de droit – c’est ma mère qui m’avait dit de choisir un cursus « utile » –, j’ai été ébloui par la bibliothèque de la fac et par tous les livres mis à la disposition des étudiants, gratuitement en plus – il n’y avait pas de livres chez nous, sauf l’exemplaire des Histoires Extraordinaires que j’avais dû faucher à mon grand frère. Alors à Assiout, j’ai lu attentivement toute la littérature du monde, tout le roman, le théâtre, la poésie et la philosophie. Je crois qu’on ne peut pas bien écrire sans avoir bien lu. Et sans une bonne capacité à imaginer, on ne peut pas bien lire.
J’ai appris par cœur beaucoup de poésie et des passages entiers de textes narratifs. J’ai mémorisé les longs poèmes de Walt Whitman, Badr Shaker Al Sayyeb, Amal Dunqul, Labid Ibn Rabia Al-Amiri, E. E. Cummings, Paul Eluard et bien d’autres encore. Je peux encore aujourd’hui réciter les premières phrases de certains romans, surtout ceux de Franz Kafka. Pour moi, cela fait partie du métier d’écrivain. Je lis du théâtre aussi, toujours et j’en écris de nouveau en ce moment. J’apprécie particulièrement le théâtre de l’Absurde, Friedrich Dürrenmatt, Bernard Shaw et García Lorca.

La guerre, la violence et le sexe sont présents dans chacun de vos romans. Le thème de l’esclavage aussi. Il habite les corps, les âmes, marque le langage, l’histoire des peuples…
Le sexe, la violence et l’histoire de l’esclavage permettent d’expliquer les grands problèmes de l’humanité : économiques, sociaux et politiques. Quant au sexe dans mes romans, c’est comme une arme. Il l’est de façon évidente dans Le Messie du Darfour. Dans Les Jango, le sujet devient carrément politique. Ici, avec La Princesse de Zanzibar, c’est un outil de contrôle des corps. La violence et le sexe sont des sujets proches, car ils touchent tous deux au thème du corps. L’esclavage et le colonialisme sont aussi voisins : le colonialisme, c’est la mise en esclavage de tout un peuple, un système d’esclavage moderne, absolument terrible et violent. Il laisse donc sur le peuple une marque sanglante dont héritent les générations suivantes : ce que les Turcs et les Britanniques ont fait au Soudan ne peut être oublié ou ignoré. Je me souviens aussi des massacres commis par les Belges au Congo, par les Français en Algérie et au Tchad et ceux des fascistes italiens en Érythrée et des holocaustes d’Hitler. Ma mémoire est pleine de larmes, de sang et de coups de feu.

Vos livres sont-ils toujours interdits au Soudan ? Comment envisagez-vous l’avenir politique de votre pays, théâtre de manifestations formidables, vite réprimées par les militaires ?
La Princesse de Zanzibar est aujourd’hui encore interdit en Oman et au Koweït. Au Soudan, tous mes livres demeurent sous le coup de la censure, mais depuis la révolution de 2019, il est devenu plus facile de se les procurer.
Quant à l’avenir politique du Soudan, il me paraît très incertain. Une nouvelle génération de Soudanais a beau rejeter les régimes militaires qui gouvernent le pays depuis l’indépendance, coups d’État après coups d’État, les politiciens, eux, continuent de négocier avec les militaires pour le partage du pouvoir. Les jeunes manifestent sans armes dans les rues, affrontant les balles des militaires et des janjawids, une milice d’une cruauté sans limites créée au moment de la guerre du Darfour et qui continuent à assassiner, piller, violer. Mais les politiciens gardent le silence sur ces méfaits et préfèrent mener des négociations secrètes garantissant à ces mêmes soldats et à ces féroces miliciens une impunité face à la loi, une absence de responsabilité pour les atrocités qu’ils ont commises envers les humains et l’environnement, atrocités qui constituent pourtant des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité.
Je pense que les jeunes Soudanais n’auront de cesse de lutter tant qu’il le faudra, et qu’ils le feront pacifiquement, tandis que les politiciens continueront à flirter avec les militaires, qui se savent en danger et n’ont aucune envie de céder le pouvoir à un gouvernement civil. Les militaires contrôlent tout, les mines d’or, l’importation et l’exportation et font de la contrebande avec différentes nations pour le bétail et surtout l’or. Ils n’hésitent pas à envoyer des jeunes gens à la coalition arabe qui les utilise comme chair à canon dans la guerre au Yémen. On peut lire de nombreux articles dans la presse à ce sujet. Je crains donc que la situation ne demeure telle quelle pendant de nombreuses années encore, mais bien sûr, au fond de moi, j’espère qu’un miracle se produira, que les forces du peuple uni renverseront les choses et que le Soudan deviendra un pays démocratique et libre où chacun pourra enfin trouver sa place.

Propos recueillis par Catherine Simon
(et traduits de l’anglais par Anne Bourrel)


La Princesse de Zanzibar
Abdelaziz Baraka Sakin
Traduit de l’arabe (Soudan) par Xavier Luffin, Zulma,
368 pages, 22,90

Modernité Soudan Par Catherine Simon
Le Matricule des Anges n°239 , janvier 2023.
LMDA papier n°239
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LMDA PDF n°239
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