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Théâtre Sur la pointe des pieds

octobre 2023 | Le Matricule des Anges n°247 | par Laurence Cazaux

Sur la pointe des pieds

Voici une déclaration d’amour aux lettres, aux mots et à l’imagi-naire. Sur la pointe des pieds est un abécédaire poétique, un abécédaire pour enfants que Lucie, un personnage de la pièce, doit réaliser en tant qu’illustratrice. Elle va se faire aider par Lulu, la petite fille qu’elle a été et qui reste bien vivante en elle, avec son pouce dans la bouche et plein de malice au bout de la langue.
La consigne de l’éditeur à Lucie : être « claire et précise » pour que les enfants « sachent ». Mais dès les premières pages, un souvenir remonte, celui d’un cours de dessin à l’école primaire, où la maîtresse avait prononcé ces deux mêmes règles de clarté et de précision. Lulu-Louise avait alors dessiné des pommes bleues, « parce que ma rêverie les voyait bleues », et carrées, « parce que les pommes carrées entrent plus facilement dans les boîtes. » Vingt-six lettres donc, comme vingt-six rêveries pour un voyage sensible autour des sons : ceux qui fâchent comme le son C, « le C de Christine n’est pas le Que de culotte, calotte, corps…/ Ni le CHE de chat, chapeau, château…/ Ni le banal C de céleri… » Ou ceux qui enchantent, comme le N, « le beau petit son », celui du non, le non qui fuse si facilement à 2 ans et qui sera remplacé trop souvent par un oui, pour « faire plaisir, se conformer, ne pas déranger ».
Chaque lettre a son histoire, certaines déclenchent des souvenirs d’enfance, d’autres des chamailleries entre Lulu et Louise. Une voix, comme celle d’une conteuse, fait avancer le récit. Cette envie de transmettre le plaisir de la langue aux plus jeunes est un cri d’alerte de l’autrice. Dans une postface, elle écrit : « Les mots ont le pouvoir de garder l’humain vivant, de construire les images intérieures. Ou plutôt les mots AVAIENT… Car nous avons abandonné les mots, trop exigeants, et sommes entrés dans l’ère de l’image souveraine, contrôlée et contrôlante. Nous vivons dans une orgie sonore et visuelle qui nous cerne, aplatit nos perceptions, tue notre imaginaire, banalisant tout. »


L. Cazaux

Sur la pointe des pieds
Suzanne Lebeau
Théâtrales jeunesse, 66 pages, 8

Sur la pointe des pieds Par Laurence Cazaux
Le Matricule des Anges n°247 , octobre 2023.
LMDA papier n°247
6,90 
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