auteur Jacques Réda
Ouvrages chroniqués
Le Fond de l’air : Chroniques de la NRF (1988-1995)
de
Jacques Réda
2020
Devenu, en 1987, rédacteur en chef de la NRF – autrement dit « chef de gare » qui organise les convois, surveille les aiguillages, délivre des billets tout en s’interdisant de prendre place lui-même dans une voiture – Jacques Réda a fini par se résoudre à monter dans le train, mais en passager clandestin, dans « le fourgon arrière ». Deux pages en fin de volume, intitulée Le fond de l’air, et consacrées à la façon dont les choses vont leur train.
Il nous y entretient indistinctement de la mer d’Aral qui se dessèche, des sondages, de la question de l’aventure ou de l’orthographe, de la...
janvier 2021
Le Matricule des Anges n°219
Quel avenir pour la cavalerie ?
Une histoire naturelle du vers français
de
Jacques Réda
2019
Entretien à bâtons rompus avec Jacques Réda, exégète du vers lorsqu’il n’est plus. Commentaires sans faux-fuyant.
Rencontrer Jacques Réda est une affaire toute simple : il convient de se placer devant une librairie et, d’un pas assuré, en franchir le vantail. Les livres de l’ex-directeur de la Nouvelle Revue française, figure vénérable de la maison Gallimard désormais, se dénichent dans le rayon « Poésie » ou au milieu des « Essais ». Là, deux options : essais musicaux ou essais littéraires ? Ici, ses livres sur le jazz dont il est fervent, là sur la poétique à laquelle il est farouchement attaché. Et toujours, au rayon « Poésie » ses poèmes. Les derniers en date explorent le monde au crible de la...
La Physique amusante
de
Jacques Réda
2009
Sous le terme de physique amusante, on connaissait les expériences de Duchamp s’intéressant à la forme prise par un fil d’un mètre de long tombant d’un mètre de haut sur une surface plane. Tout aussi amusant, le malicieux hommage que rend Jacques Réda aux « maîtres des quanta », à « ces vertigineux poètes de notre temps » que sont les physiciens. Lui qui fut si souvent près d’entrer « dans l’unique étendue / Soustraite par l’Espace à la vigilance du Temps », le voici qui s’aventure, en vers comptés, parmi les arcanes de l’univers-matière, « des lois étrangement flexibles / Qui règnent sur...

Ponts flottants
de
Jacques Réda
2006
Conjuguant l’espace et le temps aux virtualités de ce qu’il voit ou imagine, Jacques Réda élève l’art de la fugue au rang d’un art de vivre.
À pied, à bicyclette, en TGV, il regarde, voit, s’étonne… « J’observe et j’écris en somme comme d’autres pêchent, sans ambition quant à la valeur de mes prises et aux raisons qu’on peut avoir de s’en enorgueillir ». C’est que Jacques Réda n’en finira jamais de faire l’école buissonnière, d’exploiter les ressources de l’errance ou du déplacement, ne serait-ce que pour nourrir sa curiosité, satisfaire son besoin de se jouer des frontières ainsi que son désir de surprendre une beauté d’autant plus mystérieuse et magique qu’elle ne dépend finalement que de son aptitude à se faufiler dans la...

L' Adoption du Système métrique
de
Jacques Réda
2004
Le temps qui passe, les faubourgs, l’enfance, l’insaisissable beauté, Jacques Réda y écorche son âme… dans la lumière du vent et au rythme des Nombres qui nous gouvernent.
Le ton Réda, la marque Réda, c’est peut-être une façon de disparaître dans la voix de ses poèmes. La voix, c’est l’écriture, l’ombre vive du travail silencieux de l’écriture, un mode singulier d’élocution, une forme et une formulation dont l’arrangement et les variations rythmiques sont à l’image du grand glissement universel qui emporte nos vies comme il emporte et emportera tout ce qui existe. Ainsi du soleil qui nourrit ce qu’il engloutira. « Je prendrai tout mon temps pour bien vous digérer.// Puis je me mangerai comme une confiture/ De groseilles ardentes et j’éclaterai, pot/ Au feu...

Aller au diable
de
Jacques Réda
2002
Qu’est-ce qui fait qu’un texte ne prend pas ? Est-ce une sorte d’empoissement du déjà lu/déjà écrit ? Est-ce l’absence de toute scène, de tout personnage qui nous atteindrait ? Pas même une phrase, pas même une image dans ce roman de Réda ne se détache d’une sorte de flot d’émois adolescents hésitants, de populisme bon teint mêlant des bicyclettes venues de chez Doisneau, des matrones de chez Dutourd, et d’agaçants dialogues, d’un mauvais Duvivier : « Qu’est-ce que tu fous, dit Rose, je pète de froid. - Quelle idée aussi de mettre une robe. Tu vas au bal ? - Si ça m’toque. »...