auteur Nicolas Bouvier
A propos
En sa compagnie
Dans quelle mesure son œuvre invente-t-elle une forme d’écriture capable de rendre compte de la traversée du monde ?
ARNO BERTINA
Si j’aime passionnément l’œuvre de Bouvier, sans doute est-ce pour d’autres raisons que sa capacité à inventer « une forme d’écriture » à proprement parler. D’autres qualités me nourrissaient, m’enthousiasmaient (une évidente mélancolie, la joie, l’humour…).
Mais enfin, il y a tout de même ceci, dans quoi la technique (littéraire) et le dessein poétique se retrouvent parfaitement indissociables : il articule culture et expérience, créant un feuilletage discret de voix toutes raccordées, innervées les unes par les autres. Un exemple : dans L’Usage du monde, Bouvier écrit...
La vie voyageante
Helvète aux semelles de vent, chef de file de toute une génération d’écrivains-voyageurs, Nicolas Bouvier (1929-1998) a bourlingué de la Laponie à la Chine en passant par les Balkans, le Pakistan, l’Inde, le Japon. Un mode d’existence qui lui coûtera la moitié de ses jambes et toutes ses dents mais nous vaut une magnifique littérature en mouvement.
Rien de plus romanesque que le voyage, tant il est synonyme d’aventure et d’ailleurs, d’Autre et d’inconnu, de quête et d’initiation. De la contemplation rêveuse des atlas « à plat ventre sur le tapis » à l’invite à l’évasion que sont les vieilles cartes géographiques – « ces grandes images dépliantes de la nature avec des taches, des niveaux, des moirures, où l’on imagine des cheminements,...
Le désir du monde
Étonnante mine de renseignements, la correspondance entre Nicolas Bouvier et Thierry Vernet nous les restitue dans leur intimité d’hommes. Des pages fraternelles à lire comme la plus apéritive des préfaces à L’Usage du monde.
Réunissant l’ensemble des lettres qu’ils s’échangèrent dès l’âge de 16 et 18 ans jusqu’à la parution de L’Usage du monde, la Correspondance des routes croisées s’articule en cinq parties allant des années de formation, Viendras-tu aux Indes avec moi ? (1945-1953), à Comme un conte le livre du monde (1963-1964), en passant Par des chemins différents (1954-1955), Est-ce toi ou moi qui suis...
Ouvrages chroniqués
Du coin de l’œil : Ecrits sur la photographie
de
Nicolas Bouvier
2019
Qu’il voyage au loin ou entre les rayons d’une bibliothèque, Nicolas Bouvier collectionne les images : visages et paysages du monde-tel-qu’il-est.
Nicolas Bouvier le répétait sou-vent : son véritable métier, celui qui le nourrissait, était celui d’iconographe, c’est-à-dire non pas, « comme une étymologie trompeuse pourrait le suggérer, un peintre d’icônes » mais un « chercheur d’images, qu’une clientèle variée lui demande, et qui ce faisant en trouve de plus belles, cocasses, singulières qu’on ne lui demandait pas ». Par ailleurs, bien sûr, il photographia durant ses voyages ce que son « usage du monde » lui permettait de découvrir. Il fut également, au début de son séjour au Japon, durant quelques mois, photographe pour des...
Les Boissonnas : Histoire d’une dynastie de photographes 1864-1983
de
Nicolas Bouvier
2010
Quand Nicolas Bouvier trouve, dans une dynastie de photographes, toute une série d’échos avec ses propres goûts, c’est un art de vivre qu’il décline.
écrivain, photographe, iconographe ou plutôt chercheur d’images - une profession aussi répandue que celle « de charmeur de rats ou de chien truffier » - Nicolas Bouvier ne pouvait qu’être séduit par la saga d’une famille de photographes, Genevois comme lui, très ouverts à la culture, épistoliers intarissables, grands voyageurs et artistes de l’image.
Tout commence avec la rencontre de Paul, le « dernier » des Boissonnas et le dépositaire des archives de la famille. S’appuyant sur ces documents (journaux, correspondance, livre de bord…) Bouvier va mettre ces souvenirs « au pillage » et...
L' Oreille du voyageur
De Genève à Tokyo
de
Nicolas Bouvier
2008
Ce livre manquait et dix ans après la mort de Nicolas Bouvier L’Oreille du voyageur vient à point nommé rendre hommage à l’écrivain-musicien qu’il fut. « J’adore les mots. Mais le terrain qu’ils couvrent n’est pas le même que celui des sons, et ce territoire me paraît plus exigu. » Doté d’une très solide éducation musicale, Bouvier a très vite perçu la musique comme source de bonheur et de communion immédiate avec le monde et les hommes. Langue universelle, elle sera son sésame et son orient, et c’est à l’oreille qu’il voyagera. La musique donc, ou plutôt toutes les musiques, à commencer...
Charles-Albert Cingria en roue libre
de
Nicolas Bouvier
2005
Voici le regard de Nicolas Bouvier (1929-1998) sur l’œuvre du « rôdeur ensorcelé » Charles-Albert Cingria : l’ouvrage achevé d’un parcours interrompu.
Lorsque la Fondation Pittard de l’Andelyn lui propose d’écrire un « petit livre » sur l’auteur de Bois sec bois vert, Nicolas Bouvier a depuis longtemps, à travers ses lectures attentives et fascinées, engagé la réflexion et le dialogue avec cet écrivain comme lui genevois et promeneur. Véritablement entrepris à la fin de sa vie alors que la maladie l’avait déjà atteint, le travail de Bouvier sur Cingria n’avait jamais trouvé son achèvement. D’une justesse dans le ton et d’un geste sensible, Doris Jakubec, qui a entre autres auparavant collaboré au Dossier H (L’Âge d’homme, 2004),...