auteur Philippe Forest
A propos
Tristesse et beauté
C’est à un voyage fascinant et mélancolique dans la poésie japonaise et l’œuvre photographique de Araki que nous invite Philippe Forest.
Ceux qui ont aimé Sarinagara (Gallimard, 2004) et affectionnent le regard amoureusement rêveur que Philippe Forest porte sur la culture et la littérature japonaises, peuvent se réjouir car c’est dans leur continuité que s’inscrivent Araki enfin et Haikus, etc. Deux ouvrages particulièrement attachants tant ils relèvent d’une parole critique incarnée, fraternelle, qui, plutôt que de chercher à établir l’introuvable signification objective d’un texte, en fait « le lieu même d’une disponibilité rêveuse et subjective » - rêverie qui fait du lecteur « celui qui voit et celui qui vit, celui qui...
Penser contre la nuit
Théoricien de la littérature, lecteur des avant-gardes, c’est à la suite de la mort de son enfant que Philippe Forest est devenu romancier. Pour tâcher de dire l’impossible, et vivre à contre-courant de l’oubli et de la résignation.L’écrivain fait paraître deux nouveaux essais.
C’est un quartier de Paris qui ressemble à une zone périurbaine. La Bibliothèque de France en constitue un horizon immédiat, des entreprises du bâtiment travaillent au marteau-piqueur les caries que se disputent les spéculateurs et quelques maisons résistent, à l’angle des rues, offrant des façades moins lisses que celles de leurs voisins les grands immeubles. Philippe Forest s’est trouvé là...
L’échec oblige à la survie
Héritier des avant-gardes littéraires et d’une histoire intime qui appelle l’autobiographie, Philippe Forest s’est tracé une voie radicale tenue par une éthique impérieuse. Pour une littérature droite.
Pour certains qui n’ont lu que L’Enfant éternel, Philippe Forest est un de nos meilleurs représentants de l’autofiction ou de l’autobiographie. Il a beau s’en défendre dans ses essais, il reconnaît lui-même que « tout ce qui est important dans ma vie a fini par passer dans le roman ». Autobiographie oblique alors avec Sarinagara où l’écrivain en passe par l’évocation de trois artistes...
Ouvrages chroniqués
Liste alphabétique des titres
Le Siècle des nuages
de
Philippe Forest
2010
Lmda N°116
Derrière l’histoire croisée de l’aviation et de la vie de son père, c’est à l’essence romanesque de chaque vie, et à l’impensable loterie dont elle dépend, que s’attache Le Siècle des nuages de Philippe Forest.
À l’image de ces fleurs périssables que sont les nuages, les vies passent, dévalant vers le néant le vide « avec lequel tout s’arrête ». N’en subsiste rien, sinon l’empreinte immatérielle d’une expérience unique, et le sentiment d’une fondamentale énigme, tant ce qui les fonde relève d’événements aléatoires.
Que reste-t-il d’une vie, sinon peut-être ce que l’on peut en dire ? Mais qu’en...
Le temps suspendu
septembre 2010
Le Chat de Schrödinger
de
Philippe Forest
2013
Lmda N°140
Bousculant les frontières entre sciences, littérature et métaphysique, Philippe Forest s’empare d’un paradoxe quantique pour pénétrer la réalité sous un angle inédit.
Il n’existe sans doute pas de connaissance qui puisse se targuer d’être totalement innocente ou inoffensive et plus généralement sans effets imprévus. Avec l’arrivée de la physique quantique, c’est non seulement à une véritable révolution théorique que l’homme a été confronté mais aussi et surtout à l’émergence d’une nouvelle forme de réalité : une aubaine pour un romancier. S’emparant...
Il était deux fois
février 2013
Retour à Tokyo
de
Philippe Forest
2014
Lmda N°160
Hasard de l’édition ou pas, quatre ouvrages témoignent des dissonances propres à la découverte du pays du Soleil-Levant.
On ne comprend bien que ce que l’on sent, et pour sentir les choses, la seule recette est de les vivre. « Ce que c’est qu’un pin, apprends-le du pin » disait Bashô. Ne serait-ce pas la motivation profonde qui a poussé Philippe Forest, Pierre Vinclair, Armelle Leclercq, Vincent Eggericx à séjourner au Japon ? Avec l’espoir aussi d’y trouver une autre respiration du temps et une nouvelle...
Voyage en japonité
février 2015
Rien n’est dit. Moderne après tout
de
Philippe Forest
2023
Lmda N°245
Retraçant l’histoire de la modernité, Philippe Forest défend une parole littéraire s’appuyant sur une expérience irréconciliée du monde, une parole de révolte contre la tyrannie positive du présent.
La querelle est vieille comme l’écriture. « Tout est dit » prétend La Bruyère dans l’incipit de ses Caractères, « Rien n’est dit » affirme Ducasse renversant ce même incipit dans ses Poésies, « Tout n’est pas dit » lance Philippe Jaccottet qui place la littérature sous le signe d’un présent « lui-même partagé entre la mémoire conservée du passé et le désir vivant de l’avenir ». Derrière ces...
Rien n’est joué
juillet 2023
Je reste roi de mes chagrins
de
Philippe Forest
2019
Lmda N°206
Dans un roman en forme de représentation théâtrale, Philippe Forest convoque la peinture, Richard II, Churchill et son double, pour sonder la création littéraire et son inguérissable blessure.
L’œuvre romanesque de Philippe Forest, au-delà de ses fidélités et de sa nuit fondatrice, demeure jubilatoire et aventureuse. Aucun de ses romans ne ressemble au précédent, tant dans la forme que dans ses interrogations. Seule une langue savante et souple, musicale, mais sotto voce, tisse un lien sonore de livre en livre. Dans Je reste roi de mes chagrins, dont le titre est une allusion au...
L’atelier du roman
septembre 2019
L' Oubli
de
Philippe Forest
2018
Lmda N°189
De l’expérience intime d’avoir perdu un mot, Philippe Forest tisse ensemble une sorte de fable et une réflexion sur la création, sur l’amour, le deuil et le temps. Vertigineux.
À la page 232 de L’Oubli, le lecteur pressé trouvera un résumé du livre près de s’achever. Ou, du moins, un résumé d’une strate du nouveau roman de Philippe Forest qui offre une architecture à la Escher où un personnage peut monter et, en même temps, descendre des escaliers qui finissent par former une impossible boucle. Il entre aussi, dans ce roman qui fait une part belle à la peinture,...
Une saison blanche
janvier 2018
Sarinagara
de
Philippe Forest
2004
Lmda N°74
Dans un livre habité par la sincérité, Philippe Forest revient obliquement sur la mort de sa petite fille. C’est au Japon qu’il trouvera le courage du deuil.
La pudeur, la retenue, un certain dénuement : nous ne sommes plus habitués, ou si peu, ou si mal, aux qualités qui font le prix de ce roman, le troisième de Philippe Forest. C’est la sincérité qui donne à Sarinagara une importance que deux ans passés ne diminuent pas. Sincère, donc, ce livre l’est. Et terrible aussi, et bouleversant. Il est difficile de suivre, sans être touché, l’histoire...
Parmi les ombres
juin 2006
Sarinagara
de
Philippe Forest
2004
Lmda N°56
Faire tenir des mots autour de quelques images dont la vérité nous concerne tous, voilà ce que réussit le roman de Philippe Forest.
Derrière les coulisses mouvantes de la réalité, le monde est un rêve et la vie n’est que « l’étirement d’un songe d’enfant depuis longtemps révolu ». Depuis qu’il a perdu sa fille (voir L’Enfant éternel, 1997, Gallimard, rééd. Folio), Philippe Forest vit avec un drôle de sentiment d’étrangeté, dans un monde totalement affadi et neutre. Le Japon lui fut « le pays d’après », celui où apprendre...
Horreur et splendeur
septembre 2004