La rédaction Chloé Brendlé
Articles
Croire au noir
Deux ans après Ceux du noir, Marielle Hubert persiste en signant un deuxième récit âpre et perturbant sur sa mère et l’enfance incurable de celle-ci, Il ne faut rien dire.
Drôle d’adresse au lecteur à l’orée d’un livre que celle-ci : Il ne faut rien dire ! Plusieurs voix se battent dans ce titre, celle de la menace, celle de la peur, celle du défi aussi. C’est en tout cas, à l’heure d’après #MeToo, une injonction qui semble aller à contre-courant des témoignages qui se sont multipliés dans la presse (à propos de Matzneff, PPDA, Depardieu, tant d’autres) et dans les librairies (entre autres La Familia grande, de Camille Kouchner, Le Consentement, de Vanessa Springora et tout récemment, Notre silence nous a laissées seules, de l’actrice Judith Chemla). De...
Extraits de naissance
À qui voudrait voir un accouchement, ce court récit se déroberait. Il suit certes Sara, une femme, la nuit, qui entre avec son compagnon dans une maternité de campagne, pour mettre au monde un enfant. Il suit surtout les circonvolutions de sa pensée, entre présent et passé, sensations physiques et digressions mentales. En cela, il est peut-être plus fidèle à la bizarre expérience...
Des livres
Les Sources
de
Marie-Hélène Lafon
Où sont les hommes ?
de
Marie-Hélène Lafon
Les Corps étrangers
de
Marie-Hélène Lafon
Corps de ferme
L’auteure des Derniers Indiens, des Pays et d’Histoire du fils observe les blessures des êtres et des paysages du Cantal dans de nouveaux récits aussi concis que saisissants.
Il y a des corps et des paysages, les uns dans les autres, contre les autres. C’est le mari et père dans la première phrase des Sources, « Il dort sur le banc. » ; c’est sa femme à la « viande (…) lourde » et au corps « terré » – une ferme apparemment prospère. Ce sont des corps avant d’être des noms, Pierre, Claire, La Bouysse puis Soulages, Fridières, Isabelle, Gilles et à nouveau Claire....
L’âge de détruire
C’est un beau titre emprunté à Virginia Woolf et un premier roman intrigant. De la destruction le lecteur ne perçoit au début pas grand-chose : il s’agit pour la toute jeune héroïne et narratrice d’emménager avec sa mère dans leur nouvel appartement. La mère et l’écrivaine meublent donc l’espace d’objets et de notations réalistes – façon Minuit. Alternent alors scènes domestiques et scènes...
Malgré nous
Dans Connemara, Nicolas Mathieu saisit deux quadras à la croisée des chemins. Et ambitionne de tracer une épopée acidulée des classes dites moyennes entre deux siècles.
Connemara c’est Sardou et c’est aussi Cornécourt, une petite ville fictive des Vosges, où se sont croisés Hélène Poirot et Christophe Marchal au temps dilaté de l’adolescence. L’un est resté, l’autre est partie ; quelque vingt ans plus tard, elle revient, la réussite familiale et sociale de surface en plus – ils se revoient. À partir de ce scénario de romance et de l’image rose-bleutée de...