La rédaction Jean Laurenti
Articles
En semant, en écrivant
Cheminant sur les traces d’un être singulier, jardinier et philatéliste, Muriel Pic embarque le lecteur dans une aventure poétique et critique d’une grande fécondité.
Pour s’approcher au plus près de celui qui a beaucoup compté dans sa vie, son grand-oncle Jim, jardinier d’une université de Londres, Muriel Pic emprunte un parcours à sauts et à gambades qui ne refuse aucune bifurcation. Chacune d’elles lui offre l’opportunité d’un questionnement sur le monde et quelques traits précisant peu à peu la figure de Jim, discrète et humble, intense et émouvante. Ce travail apparaît comme un nouveau jalon dans une exploration littéraire qui mêle recherche poétique, incursions dans divers domaines du savoir, ouvertures autobiographiques, réflexion sur les formes...
Un auteur
« Ecrire jusqu’au non-sens »
L’œuvre d’Enrique Vila-Matas livre une critique de plus en plus sévère d’un monde qui soumet la culture au dogme du profit. Rencontre avec un humaniste combatif.
De passage à Bordeaux à l’invitation du Carrefour des Littératures, Enrique a déjà un pied dans la tour de Montaigne où il se rendra au lendemain de notre rencontre. Il est en effet un grand admirateur du philosophe et se réjouit d’aller se recueillir dans sa « Librairie ». Inventeur de formes, attentif aux avant-gardes européennes, l’écrivain espagnol vit dans la compagnie des classiques....
Un auteur
Voix d’un homme-livre
Écrivain catalan, Enrique Vila-Matas qui vient de recevoir le Prix Médicis étranger pour Le Mal de Montano ne revendique qu’une seule nationalité, celle de la littérature. Depuis trente ans, il façonne des machines littéraires au-dessus desquelles plane l’ombre de Kafka et de Borges. En interrogeant le processus même de la création, il propose une lecture radicale du monde.
Pour avoir fréquenté ses livres, s’être laissé porter par la folie réconfortante qui les habite, on va à la rencontre d’Enrique Vila-Matas avec l’impression de le connaître un peu. Une connaissance tiraillée, cependant, entre des pôles aussi opposés que l’impertinence joyeuse du « Shandy » de naguère, la gravité du « Bartleby » ou celle du « Montano » d’aujourd’hui. Il s’agit là de...
Un livre
Radeau
de
Antoine Choplin
Sur les flots noirs
Sous l’Occupation, un homme et une femme mènent un combat universel. Antoine Choplin livre un récit pudique et poignant.
Ce roman d’Antoine Choplin tient beaucoup dans les instants suspendus, servis par une phrase délestée du superflu. Il nous entraîne dans les années de la Résistance à l’Allemagne nazie : un ennemi qui ne paraît que furtivement dans l’éclat des détonations, de la mort donnée et reçue. L’ordinaire des jours.
Le roman s’ouvre dans une nuit et se clôt dans une autre. Une rencontre, une...
Un livre
Le Cimetière américain
de
Thierry Hesse
Faits d’hiver
Dans une région exsangue, un meurtre a été commis. Thierry Hesse dit avec gravité la souffrance sociale et la douleur des êtres.
Un livre qui clôt sans douceur la saison des cartes postales. Il s’agit bien d’un voyage, pourtant, en pays vosgien (dans les méandres de la V. qu’on ne nommera pas Vologne) nourri puis abandonné par l’industrie textile : on y rencontre des êtres courbés par la défaite, la lassitude, hommes et femmes qui ne semblent plus vivre que par habitude dans un environnement industriel délabré,...