La rédaction Ludovic Bablon
Articles
L'âme à fleur de peau
Pour Daniel Keene, un poème est « la première pression à froid de l’existence. » Ses courtes pièces, elles, sont des essences rares.
Daniel Keene est australien. Né en 1955, il écrit pour le théâtre (il a également été acteur et metteur en scène), le cinéma et la radio. Un premier recueil de pièces courtes, véritables petits bijoux, avait été publié par Théâtrales en 2001. Un deuxième volume de quatorze nouvelles pièces courtes est aujourd’hui disponible qui confirme, si besoin était, que Daniel Keene est l’un des auteurs majeurs d’aujourd’hui. Sa singularité continue de nous surprendre et de nous troubler. C’est étonnant qu’en si peu de pages, le lecteur soit happé par chacune des quatorze propositions. L’auteur...
Un livre
Mise à jour
de
Éric Arlix
La SF des VIP
Un livre, trois textes, pas vraiment un recueil, pas non plus un roman. À l’intérieur, un monde tertiaire, lisse, futuriste, peuplé de VIP, de marketeurs et de chefs de projet multimédia. Dans « Mercato », des tueurs affiliés à des « ligues stabilisatrices » sillonnent l’Europe, boivent des cocktails énergisants et gèrent des statistiques de performance : ces tueurs sont les utilisateurs...
Un livre
Jean-Marie Barnaud ; « Pour saluer la bienvenue »
de
Collectif
Jean-Marie Barnaud « pour saluer la bienvenue »
Professeur ou marin, romancier ou poète, Jean-Marie Barnaud, patient constructeur d’une œuvre polymorphe au long-cours, valait bien une expo. Ce recueil en est la légitime extension. Textes de fond ou de circonstance, polémiques ou analytiques, hommages, correspondance littéraire avec Philippe Jaccottet ou Jean-François Manier, on lève un coin du voile qui recouvre d’ordinaire toute la...
Un livre
Habitations simultanées
de
Mathieu Larnaudie
J’ai trop mal au cerveau
Regardez : à New York et en Europe, un jeune écrivain, une jeune peintre. Par exemple, elle lui a écrit une lettre, le 12 janvier 1996. On la découvre par fragments : p.9 (texte à trous), p.105 (partie gauche cachée), p.138 (fragment comme une fenêtre horizontale). Autre chose : p.69 on lit le seul mot « avec », au centre, entre parenthèses ; p.133 on retrouve une série anaphorique en...
Un livre
Éc/arts N°2/3
Éc/arts à la pointe
On lui pardonnera de commencer ses paragraphes par des barres obliques, et d’utiliser un peu trop souvent pour ses sommaires le bizarre_caractère_underscore ; en revanche, on lui saura gré d’aligner au long cours de son épaisseur, pour bien réfléchir, des mots et expressions comme : bazooka ; écrans plasmas ; données ; écritures multimédias ; hub d’Atlanta ; émergence du Web sémantique ;...
Médiatocs – chronique
Au milieu suinte une rivière
Avec les mauvaises recettes du roman de terroir, on a de quoi écrire beaucoup de mauvais romans. Christian Signol en a bâclé un au hasard.
C’est l’histoire… de… trois enfants, et de leurs par… Non, disons-le plutôt ainsi : comme l’indique sa première phrase « Nous étions trois enfants libres et sauvages, heureux comme on l’est à cet âge, dans l’aube sans fin de nos vies », dès le départ La Grande Île est un texte atone. Il tergiversera 230 pages pour nous présenter maximum dix éléments. D’abord, le lieu : rural, près d’une rivière, en Dordogne ; le moment : aux alentours d’une Seconde Guerre mondiale qui ne marmonnera son nom que très sourdement sur quelques pages ; cinq personnages fixes (la famille), plus deux faire-valoir...
Bouz de Moix
L’idée du roman : Mohammed Atta s’est jeté contre les tours parce qu’il manquait de sexe. Ce n’est pas une idée ? Pas grave, ce n’est pas non plus un roman.
On ne peut pas rendre compte de ce livre en faisant comme si on y était entré, comme si on l’avait vécu ; on n’y vit rien, que les artifices de conception habituels du roman de masse. L’auteur a d’abord sélectionné deux grands centres d’intérêt médiatiques et mondains : les nouvelles sexualités, sur le mode du sordide le plus gras, jusqu’à la couenne ; et le terrorisme musulman, via la figure...
Une auteure du dimanche
Femme bafouée, bourreau des cœurs, champ de roses dilué dans un Atlantique de larmes, Christine Orban donne son 13e roman d’avant-garde. Le talent a encore pleuré !.
Quand il découvre le titre du livre : La Mélancolie du dimanche ; le titre du prologue : Dimanche ; la première phrase : Nous étions dimanche ; le titre de la première partie : « Les dimanches sont de longues nuits », disait ma grand-mère ; le titre du premier chapitre : Une lettre un dimanche ? ; puis quand il en a terminé avec cette hallucinante exposition, le lecteur le moins averti a déjà...
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