La rédaction Marc Blanchet
Articles
Un éditeur
Les polyphonies du Capucin
Installée dans le Gers, Catherine Coustols, 57 ans, a imposé depuis 1998 un catalogue original aux maquettes somptueuses où se mêlent la poésie et la prose, l’art et l’histoire littéraire, avec en point d’orgue la réédition de l’œuvre d’Armel Guerne.
Qu’il s’agisse de la collection petit format rouge, de publications de la dite « blanche » avec ses grands caractères et son encre bleue ou de la série des Correspondances, les livres des éditions Le Capucin séduisent de suite par la qualité de leur réalisation. Peu nombreux sont en effet les éditeurs qui donnent la nette impression d’avoir « inventé » quelque chose en matière de mise en page. Inventer, c’est-à-dire hériter d’une certaine tradition du livre et de la typographie tout en apportant des perspectives, des audaces, des tentatives nouvelles. En découvrant les parutions du...
Un livre
Michel Camus, transpoète
De l’aube du XIIe au XIVe siècles fleurit en Occitanie, ainsi que sur les prolongements catalans d’un côté, et de l’autre pas encore italiens, l’art du trobar. Trobar, du latin tropare signifie composer, inventer un air, un poème. Le trobar est une pratique élaborée d’entrebescar motz e sos, d’enchevêtrement de mots et de sons autour d’une razo, un thème, un sujet particulier… Enchevêtrement...
Un livre
La jeune fille et la vie
Ce fut la vie de Béatrice Douvre : naître en 1967 et, passés les treize ans, séjourner pour anorexie dans des hôpitaux où la jeune fille écrit et peint jusqu’à sa mort en 1994. On avait pu jusqu’à présent lire sa poésie dans les revues Polyphonies et Arpa. Manquait donc un livre pour découvrir la grâce singulière d’une écriture qui sans cesse dépasse les obstacles du corps pour restituer une...
Un livre
Monsieur Morphée, empoisonneur public
Paru dans la revue Bifur en 1930, puis chez Fata Morgana en 1966, Monsieur Morphée, empoisonneur public était depuis longtemps épuisé. Réédité avec une préface de Cédric Demangeot, ce texte qu’on pourrait qualifier d’éloge des stupéfiants permet de mesurer une fois de plus l’originalité d’un auteur plus souvent cité pour la revue Le Grand Jeu qu’il dirigea dans les années trente avec René...
Un auteur
La défiguration à l’oeuvre
Avec OGR, Onuma Nemon nous fait entrer dans une cosmogonie littéraire, créée sur une trentaine d’années. Une langue en action, brute et dense, qui résonne comme un long cri. Fiction ou autobiographie déformée, c’est un grand cirque à ciel ouvert où jaillit l’écriture de tous les possibles.
Vous ne le verrez pas. Pas de photo de l’auteur. Onuma Nemon n’est qu’un nom anonyme, le choix compréhensible de disparaître dans l’œuvre en cours, de n’être plus qu’un livre immense aux multiples métamorphoses. Il aura fallu une trentaine d’années pour que ce choix opère. Et une rencontre pour qu’il soit sauvé de l’oubli : celle de cet auteur d’une cinquantaine d’années avec les éditions...