RUBRIQUE
Domaine français
Proses
Les articles
Demain, je vivrai
José Vieira, fils de travailleur portugais, fait le récit de son enfance dans un bidonville. Un texte fort, pudique et politique.
À l’école, il se tient à carreau. En quelques mois, il a appris le français, appris à encaisser les railleries des autres gosses. Il ne connaît pas les feuilletons de l’époque, Zorro, Thierry la fronde. Chez lui, il n’y a pas de télé encore moins d’électricité. Quant à l’eau, il faut vaincre une boue gluante pour aller remplir ses seaux. La maison de José Vieira, c’est une baraque, une parmi tant, plantée le long de la nationale 20, du côté de Massy. Au loin, des immeubles qui, le soir, s’illuminent comme un rêve inaccessible. Le village de José Vieira s’appelle Bidonville. Il a...
La Nuit où Gérard retourna sa veste
Ce texte occupe une place à part dans l’automne littéraire dernier. Jacques Lederer livre un premier roman social, lui donnant une usine aéronautique en grève pour cadre et le syndicalisme pour univers. Dans sa quatrième de couverture, l’éditeur mesure la valeur du texte à son absence d’actualité, à sa volonté d’arpenter un « lieu peu fréquenté par les lettres actuelles ».
Gérard,...
Les Zèneries du Régent
En bouclant cette année l’édition des œuvres complètes d’Alphonse Allais, François Caradec a mis la touche finale à une entreprise entamée dès 1964 avec Pascal Pia. Deux ultimes volumes de l’écrivain normand, le Théâtre complet et la Correspondance (Fayard), l’ont libéré d’une tâche de longue haleine. Le Régent du Collège de ’pataphysique n’y a perdu ni son humour ni sa malice. C’est du...
En deux temps trois mouvements
Huit courts textes pour seize voix. La forme se répète, presque théâtrale, très cohérente. Chaque fois, deux personnages se succèdent et racontent l’événement dramatique qui est survenu dans leur vie. En doublant systématiquement le point de vue, Philippe Fusaro parvient à donner un rythme singulier à son livre. Dans Il vino del Nonno, on entend le petit-fils puis l’épouse d’un vieil homme...
Un livre
Paysage fer
de
François Bon
L’écriture d’une ligne
François Bon développe à partir d’images volées au réel lors de voyages en train hebdomadaires, le portrait en fer et béton de notre fin de siècle.
Durant tout un hiver, chaque semaine, François Bon s’est rendu de Paris à Nancy, par le train qui n’est pas encore le TGV. Chaque semaine, il s’est installé dans le premier wagon « un fourgon mais laissant encore à l’avant, comme séparés du train, cinq compartiments dont un réservé au service et toujours désert. » Le genre de train qu’on n’aime pas prendre parce que sa vieillesse renvoie à la...