RUBRIQUE Égarés, oubliés
Les articles
Des dangers du tourisme
Bien connu de Walter Benjamin et de Gabrielle Wittkop, Max Dauthendey connut le sort très exotique d’un bohème de Java, à son corps défendant.
On l’a surnommé le Gauguin allemand car Max Dauthendey était allé se perdre à Java. Précisément, il y était resté attrapé par les effets diplomatiques du déclenchement de la Première Guerre mondiale. Sa présence en ces pages n’est pas tout à fait hasardeuse car Gabrielle Wittkop fut sa lectrice attentive, comme en témoignent ses Carnets d’Asie (Verticales, 2010), et en particulier de son voyage en Asie qu’elle cite au passage sans toutefois, à son habitude, préciser sa source – elle n’était pas du genre à ralentir la course de sa plume pour instruire les ignares dont nous sommes....
La richesse du vide
Dans ce recueil de textes courts, l’Italien Paolo Rumiz (né en 1947) nous entraîne sur une île pour nous apprendre à ouvrir les yeux.
Il arrive que des livres soient, sans raconter la moindre histoire, beaucoup plus romanesques que bien des romans. Parce qu’ils rapportent des expériences peu communes sans doute, mais peut-être plus simplement parce que la vie elle-même y apparaît comme un roman, et qu’ils ont la capacité de transmuer la banalité en quelque chose d’exceptionnel. Le Phare, voyage immobile est de ceux-là. Un...
Un auteur
Solari rebâtit
Filleul de Zola, Émile Solari l’utopiste œuvrait pour un art utile. Sus au charbon, clamait-il en organisant un beau déluge et une sagesse paradoxale.
En 2013, l’exposition Andreï Tarkovski qui s’est tenue à la Maison d’Ailleurs (Yverdon) aurait pu donner à un éditeur l’idée de rééditer Émile Solari. Le musée hérité de Pierre Versins et de son Encyclopédie de l’utopie, des voyages extraordinaires et de la science-fiction (L’Âge d’homme, 1972) avait alors posté en vitrine un exemplaire de La Cité rebâtie, un roman de 1908 qui peut combler...
Un auteur
Sentences salées
Scientifique réputé pour ses travaux et la commercialisation de son « plasma marin », René Quinton fut aussi un va-t-en-guerre volontiers moraliste.
Dès 1904, les libraires spécialisés purent mettre en montre L’Eau de mer, milieu organique (Masson & Cie), un livre bientôt suivi du Plasma marin en injections sous-cutanées dans les gastro-entérites infantiles (Dispensaires marins de Paris, 1912) et d’une nouvelle édition de L’Eau de mer milieu organique en 1912. La reconnaissance de son auteur, René Quinton, fut foudroyante dans un pays qui...
Un auteur
Celou Arasco, Pau nue
Quatre ans avant Calaferte, le futur lauréat du prix Fénéon se coltine la grisaille des enfants pauvres.
Sept ans seulement après son lancement, la maison d’édition de René Julliard s’épanouissait. En 1948 son catalogue portait les succès d’Elisabeth Barbier (Les Gens de Mogador), de Maurice Chevalier (Ma route et mes chansons), de Charles Jackson (Le Poison) ainsi que les livres d’Odette de Puigaudeau, Raymond Dumay ou Théodore Monod qui vibraient aux cimes des palmarès de ventes. La marque...