RUBRIQUE Égarés, oubliés
Les articles
Du voyage en train
Plein de mystères encore, Bernard Waller était le plus discret des romanciers. Dubalu, son représentant de commerce, révèle avec humour et subtilité un univers de personnages désarçonnés et touchants.
Il faut souvent plus qu’un miracle pour que les créatrices et créateurs qui ont choisi la discrétion contre les feux de la rampe sortent de l’ombre. Le romancier Bernard Waller en est la démonstration achevée. Au point qu’on ignorerait presque sa date de naissance. Selon les sources observées, il serait né en 1933, en 1934 et en 1937, et apparemment ce serait plutôt en 1935. Et puis la camarde s’est chargée de mettre tout le monde d’accord. Il est bel et bien mort en 2010 (le 13 juin à Paris ?). Naturlich, aucune nécrologie publiée dans Le Monde ou Le Figaro. On n’y a droit que lorsqu’on...
Un auteur
Le bohème rayonnant
On peut être bohème et suisse à la fois. Étienne Eggis (1830-1867) en fit la démonstration. Avant que sa vie déréglée de poète noctambule ne le tue….
Avec ses faux airs d’André Suarès et son nez à la retroussette, Étienne Eggis a été classé parmi les « romantiques tardifs ». La vie pourtant ne lui laissa pas le temps de mûrir même si, à l’aide d’une poignée de volumes rayonnants, il entra dans la fratrie des grands bohèmes du XIXe siècle. Et puisque Henry Murger (Scènes de la vie de bohème) et Firmin Maillard (Les Derniers Bohèmes)...
Un auteur
Des toiles, des livres, des scouts
Peintre et écrivain, Marie de la Hire (née en 1878) est restée dans l’ombre de son époux Jean de la Hire malgré ses fréquentations d’avant-garde. Trop bourgeoise pour changer ?.
Marie de la Hire au beau nom de colère aura connu une vie riche. Type de la femme accomplie, elle aurait pu rencontrer une reconnaissance plus durable n’était la faute du destin sans doute, et celle de son époux probablement aussi. Petite-fille et fille de pasteur, Marie Weyrich est née à Rouillé, près de Poitiers, le 20 mars 1878. Cadette d’une fratrie de sept enfants, elle passa toute son...
Un auteur
Golberg la guigne
Intellectuel fin-de-siècle, Mécislas Golberg incarna dans la pauvreté la pensée divergente. Comparable un peu à Remy de Gourmont, il n’en eut jamais l’audience.
En 1907 disparaissait à Paris Mécislas Golberg, homme de lettres célibataire, âgé de 37 ans et deux mois, ou à peu près. Son état-civil ne fut jamais des mieux établis, et s’il ne restait de lui une poignée de livres admirables, on n’entendrait plus parler de Mécislas Golberg, qui signa occasionnellement dans la petite presse Louis Stiti aîné. Héritier de l’innombrable et ancienne lignée des...
Un auteur
La diariste qui lisait sur les lèvres
Fille d’amiral vaincue par la maladie, Marie Lenéru (1880-1918) a laissé des pièces de théâtre oubliées et un journal, typique de son temps.
L’édition n’en finit pas de ramener sur la plage ses propres épaves qu’elle avait longuement négligées. C’est un signe des temps. Et parmi cette riche matière, les écrits intimes féminins prennent la première place car il existe une vogue que l’on ne peut pas ne pas avoir remarquée. Citons Catherine Pozzi, Marguerite de Saint-Marceaux, Marcelle Sauvageot et nous serons loin d’avoir fait le...