RUBRIQUE Égarés, oubliés
Les articles
Un auteur
Lella est une icône
Troisième épouse de Georges Arnaud, Lella Facchini a été la muse d’Édouard Boubat avant de devenir romancière et journaliste.
Je n’éviterai donc aucun lieu commun. Je ne sais pourquoi j’avais pensé que vous écriviez avec surexcitation. C’est la violence de vos livres qui m’a donné cette idée toute faite. » Celle qui s’exprime ainsi un jour de mai 1957, c’est la trentenaire Lella Arnaud, qui pige pour Les Lettres nouvelles depuis quelque temps. À la parution de La Fin d’un primitif (traduction Yves Malartic, Gallimard, 1956), elle a la chance d’interroger l’auteur de romans noirs américain Chester Himes qui vient de publier l’un de ses livres les plus troubles, « un cauchemar d’alcoolisme, de sexualité effrénée...
Un livre
Chien de commissaire
Flic, joueur et homme de lettres, Oscar Méténier (1859-1913) n’a pas fréquenté la pègre en vain. C’est lui qui a imaginé le Grand-Guignol.
Rares sont les argus qui sont parvenus à s’infiltrer parmi la gent littéraire. Quoique percluse de défauts divers et affligée de moralités parfois discutables, la confrérie des hommes et femmes de lettres tient par-dessus tout à son allure olympienne, libre et à son allure « rebelle » (sur le modèle américain). Des rapports avec la police ? Le moins possible ! On a bien connu des balances...
Un auteur
Margot la folle
Originale plus que frappée, Margaret Cavendish s’autopublia souvent et inventa peu. Elle est tombée d’accord avec Hobbes sur le siège de la pensée.
En 1666, date à peu près mémorisable par tous les esprits, paraissait un curieux livre qu’on dirait presque de science-fiction : Le Monde glorieux. Son auteur : Margaret Cavendish, qui signait Margaret 1re en digne reine de royaume imaginaire, une excentrique volontaire, et, à tout prendre, une Britannique comme parfois on les caricature. Elle entendait toutefois assumer et assurer son droit...
Un auteur
L’amère expérience
Figure majeure de la littérature prolétarienne, Henriette Valet a vécu ce que les hommes préféraient ne pas savoir.
Ce qui frappe d’emblée chez Henriette Valet aurait dû susciter la curiosité si les « choses » étaient mieux « faites », si l’on s’attardait moins sur la gloire des glorieux et la gloriole des faiseurs. Si l’on portait un peu d’attention, une attention sincère, aux créations des femmes qui n’ont pas bénéficié des soutiens de Colette, de la comtesse X, fameuse poétesse, ou de Marguerite Duras,...
Un auteur
La lyre du souffrant
Mis au ban parce que physiquement diminué, Mario Scalesi est sans doute le plus grand poète français oublié.
La figure du poète-misère n’étonne plus guère, même si son orbe attire encore les âmes meubles. Pourtant le modèle a été multiple, varié, sans cesse réinventé par des êtres toujours plus maladroits, toujours plus malchanceux, toujours plus obstinés dans leur débine. Ici Léon Deubel, là André de Richaud, ils sont aussi nombreux que les emmerdements, moins que les inspecteurs des contributions...