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Domaine étranger Faldbakken, le subversif

octobre 1994 | Le Matricule des Anges n°9 | par Philippe Savary

La Séduction

Paru pour la première fois en français aux Presses de la Renaissance en 1988, La Séduction du Norvégien Knut Faldbakken est un joyau de perversité, petit récit à l’allure faussement romantique que l’on glisserait bien volontiers dans le cartable d’une jeune fille en fleurs pour la prévenir de ce qu’est l’amour. Saluons donc cette réédition en poche qui devrait lui permettre d’atteindre un lectorat plus large.
S’inspirant de Pan, l’un des plus importants récits de Knut Hamsun (Faldbakken exhume même les noms et les destins des personnages), ce livre décortique avec une force implacable les mécanismes du jeu amoureux, ce « labyrinthe de passions où n’existent ni entrée ni sortie dès lors qu’on en est prisonnier ».Thomas Glahn est le narrateur, « étrange lieutenant surgi de nulle part et venu uniquement pour occuper une place dans la vie de tout le monde », son destin est de séduire. Doucement, froidement. Mais avoir fait de l’ivresse amoureuse sa seule réalité est un dangereux pari. Il s’en brûlera les ailes. Interné, il doit raconter à un psychiatre bègue, en guise de thérapie (?), l’objet de ses névroses, cet été de lumière passé à Oslo où tout bascula vers la catastrophe. Laissons au lecteur la joie de découvrir cet épisode, lent anéantissement aux conséquences destructrices. Comme toujours chez Faldbakken, la beauté n’est pas très loin du tragique ; l’éréthisme, l’envers tapi de la folie. Son talent, c’est de manier le récit et la langue avec une maîtrise de forcené, suffisamment habilement pour enjôler les plus circonspects. Car que dit-il ? Que l’amoureux éconduit peut devenir avec un peu de passion un animal social maléfique. Que pour les exaltés, le Grand Nord est une terre peu fertile, étrangère. Certes, mais il va plus loin, déployant tout son art de la subversion. Car en reprenant ce même lieutenant Glahn que peignait Hamsun il y a un siècle et où se profilait la quête de l’Homme sauvage, l’Homme universel, il s’agit bien pour Faldbakken autant de railler, de démonter les méthodes de l’idéal romantique, que de projetter ses propres inquiétudes, appelés communément cancers de l’âme.

La Séduction
Knut Faldbakken

10/18
traduit du norvégien
par Eric Eydoux
253 pages, 35 FF environ

Faldbakken, le subversif Par Philippe Savary
Le Matricule des Anges n°9 , octobre 1994.
LMDA papier n°9
6,50