Est-il possible de ne pas céder à une manière de stupéfaction, sinon d’impatience, à la lecture du quatrième recueil de nouvelles de Jacques Fulgence ? Par quel miracle de l’écriture l’auteur parvient-il à tisser des nouvelles que des arguments narratifs qui héritent de la matière la plus anecdotique des faits divers (une femme n’aspire qu’à dérober une poire blette, un couple d’Américains recherche un trousseau de clés imitant le chant de la tourterelle…) ?
Dans une langue qui multiplie les digressions comme les agressions, qui joue aussi bien de l’ironie que de la dérision ou de la démesure, qui pousse la syntaxe à la limite de la rupture, Jacques Fulgence nous donne à découvrir des contrées inexplorées de l’âme humaine. Et si l’originalité, la fantaisie, le vertige onirique nous requièrent au point de nous stupéfier, n’est-ce pas simplement que la réussite de ce recueil relève autant de la maîtrise que du talent ?
Julliard (l’Atelier)
244 pages, 85 FF
Domaine français La Loire prend sa source...
juin 1995 | Le Matricule des Anges n°12
| par
Didier Garcia
Un livre
La Loire prend sa source...
Par
Didier Garcia
Le Matricule des Anges n°12
, juin 1995.