Les dix-sept nouvelles de la Brésilienne Lygia Fagundes Telles (écrites entre 1949 et 1987) forment une espèce de ronde macabre autour d’un thème unique, la mort. L’auteur joue brillamment de diverses formes narratives, entremêlant monologues passionnés, dialogues serrés et silence angoissant des descriptions. Ce sont autant d’éclats éblouissants, acérés, mortels d’un miroir qui se serait brisé, miroir d’une vie désertée par l’amour, hantée par la présence morbide de la trahison et de la souffrance. La fébrilité de ces personnages condamnés dès la première ligne a quelque chose de poignant. Le style clair des récits et leur lente mais inexorable dramatisation, sont les qualités majeures, et rares, de ces petits textes qui parlent de la cruauté ordinaire de l’existence.
Le Serpent à plumes
traduit du portugais
(Brésil) par Maryvonne
Lapouge-Pettorelli
260 pages, 35 FF
Histoire littéraire Un Thé bien fort
juin 1995 | Le Matricule des Anges n°12
| par
Michèle Weinberger
Un livre
Un Thé bien fort
Par
Michèle Weinberger
Le Matricule des Anges n°12
, juin 1995.