C’est à la suite d’un choc banal, d’un accident qui ne lui ressemble guère que Manu entre dans le coma. Activiste souriant, marxiste plus fidèle aux poèmes de Jacques Prévert qu’aux conceptions de Lénine, il laisse derrière lui un garçon, Antonin, et un ancien compagnon de lutte des années 70. Vincent, pour respecter le souhait tacite du mourant, accepte de s’occuper durant quelques jours d’Antonin. Dérouté par l’agressivité contenue et la curiosité intellectuelle du jeune homme, il entreprend bientôt de lui transmettre le sens de leur engagement passé -en commençant par quelques faits d’armes pour en venir, de proche en proche, à l’essentiel. « Ancien gauchiste, c’est injuste, vague, réducteur. Cela rappelle un peu (…) la sècheresse polie et abstraite d’une rubrique nécrologique… » S’il peut, par sa construction et son argument, être rapproché du Port-Soudan d’Olivier Rolin, ce récit a d’abord valeur de témoignage. On devine que Daniel Simon, blessé par les reniements et l’arrivisme d’anciens « camarades », devait écrire ce texte. Cela suffit à nous le rendre sympathique.
Balland
235 pages, 98 FF
Domaine français Coïncidences
novembre 1995 | Le Matricule des Anges n°14
| par
Dimitris Alexakis
Un livre
Coïncidences
Par
Dimitris Alexakis
Le Matricule des Anges n°14
, novembre 1995.