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Dossier Agota Kristof
L’écueil d’un passage

novembre 1995 | Le Matricule des Anges n°14 | par Philippe Savary

Il en va de la critique comme d’une épreuve d’athlétisme. Après avoir salué chaleureusement les premiers sauts d’un compétiteur, elle attend curieuse et perplexe devant le sautoir si le nouveau bond sera aussi fracassant que les précédents. Avouons-le tout de suite : le dernier roman publié d’Agota Kristof n’est pas de la veine du Grand Cahier ou du Troisième Mensonge. Attention, il ne s’agit pas là de manifester une quelconque retenue sur la valeur de l’auteur, la barre était placée si haut…
Simplement, à la lecture d’Hier, on ne retrouve pas la magie envoûtante, presque spectrale, de ses premiers romans ; cette magie s’est effilochée, à cause peut-être de l’habitude (phrases courtes, simples, style linéaire), sûrement de la difficulté que l’auteur a rencontrée en quittant la scène de la Petite ville.
Hier pourrait constituer un nouveau volet de la trilogie des jumeaux, puisqu’il raconte la vie en exil, dans le monde libre, de celui qui a franchi la frontière. Mais cette douleur insupportable qui suintait autour de cette famille déchirée -échine brisée par une mémoire trop lourde à porter-, elle s’est délitée, comme diluée, évaporée, résignée. « J’ai tellement changé à une époque que je suis fatigué », concède le narrateur. Il faut avouer que l’existence est plutôt sinistre pour ce réfugié. Sandor Lester s’abrutit dix heures par jour devant sa machine à percer des trous pour le compte d’une usine d’horlogerie. Il ressasse sa solitude en écrivant, comme le dernier pied de nez à une Histoire qui n’a que faire des destins individuels.
Il y a bien Yolande, promesse d’un amour à venir, mais le plaisir de la chair semble si fade. D’ailleurs, Yolande n’a « presque pas de fesses, ni de seins ». Alors il rêve à Line, comme une idée fixe, son hypothétique salut. Et cette Line viendra grossir les rangs de la main d’œuvre peu qualifiée de l’usine.
Le roman reprend espoir. Se prépare-t-on à une grande histoire d’amour ? Presque, mais la partie est déjà consumée d’avance. Comme si la germination du bonheur ne pouvait que naître sur un terreau pourri, brûlé : ils ont le même père.
Agota Kristof excelle dans l’art de démonter méthodi-quement la tristesse humaine.
Mais là où ses précédents romans inoculaient un venin glacial sur les brûlures, Hier manque cruellement de poison. La narration a perdu son effroyable tension, l’exil ses dernières illusions. Pourtant, comme à son habitude, chez l’écrivain, les fantômes ne rôdent pas loin de la scène.
Au désœuvrement du narrateur qui pleure sa déchirure (avant l’épisode de Line), s’ajoute la description de la vie de ses compatriotes, réfugiés errants, qui s’ouvrent les veines en pensant à leur terre natale, ou ceux qui, plus optimistes, rêvent de fortune en buvant de la bière et envoient un peu d’argent à leur femme qui a déjà pensé à les remplacer. Et comme toujours, la peine, la détresse ne se suffisent pas de la réalité. Encore faut-il qu’elles engloutissent le...

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