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Dossier Agota Kristof
Ecrire, c’est presque suicidaire

novembre 1995 | Le Matricule des Anges n°14 | par Philippe Savary

L’oeuvre d’Agota Kristof est nourrie d’obsessions. Livre après livre se dessinent les contours d’une prison où s’amenuisent les espoirs de s’en sortir. Son écriture, à bout de souffle, parvient encore à se faufiler le long des ruines calcinées des lieux de sa mémoire. Jusqu’à quand ?.

En écoutant Agota Kristof, on sent une femme déchirée, presque lasse, en quête de cette part d’elle-même que l’Histoire lui a retirée et dont l’écriture exigeante, douloureuse, lui permettrait de retrouver trace. Ses réponses sont hésitantes, souvent silencieuses. Depuis le succès de ses livres, elle s’est sûrement aguerrie à l’exercice de l’entretien, ressassant les mêmes réponses aux mêmes questions que son parcours -de femme et d’écrivain- suscite. Certes, sa parole est précise quand il s’agit d’évoquer ses souvenirs, son sourire est franc et généreux, mais au plus intime, cette parole se rétracte, se referme de l’intérieur, timide, contenue, ne laissant guère de place aux images, aux libertés de langage. Agota Kristof parle comme elle écrit : avec le sens de la mesure. Dans Le Grand Cahier, ne disait-elle pas que « les mots qui définissent les sentiments sont très vagues, il vaut mieux éviter leur emploi et s’en tenir à la description des objets, des êtres humains et de soi-même, c’est-à-dire à la description fidèle des faits. » Une réalité difficile à écrire, encore plus à dire, comme si la douleur était un terrible secret.

Entre la publication du Troisième Mensonge et celle d’Hier, plus de quatre ans ont passé. Pourquoi tant de temps ?
Je ne sais pas moi-même. Après la sortie du Troisième Mensonge, je n’ai rien écrit pendant deux ans. Tout ce que je sais, c’est que je n’arrivais pas à écrire, je n’arrivais pas à me détacher des jumeaux. J’avais l’impression que tout avait été dit, qu’il n’y avait plus de thème à développer. Parallèlement, je répondais beaucoup aux sollicitations, aux lettres de lecteurs. J’étais prise dans l’engrenage. Le problème est résolu maintenant, puisque je ne réponds plus aux lettres.

Qu’est-ce qui vous a donc poussée à écrire Hier ?
Quand nous sommes arrivés en Suisse en 1956, je voulais parler de la vie des réfugiés, de mes compatriotes, de la souffrance des Hongrois en exil, des suicides, du travail à l’usine. Tout ce que j’ai vécu finalement. L’histoire d’amour, qui est aussi véridique, est arrivée bien plus tard. Au départ du Troisième Mensonge, c’était donc la vie du jumeau à l’étranger que je voulais décrire, mais la Petite ville de mon enfance m’obsédait toujours. J’ai donc arrêté.

Il y a une continuité évidente entre la trilogie des jumeaux et Hier. Les mêmes thèmes reviennent inlassablement : la séparation, la duplicité, l’écriture comme exutoire, l’attrait du désir incestueux. On peut dire aussi que le décor se rétrécit. De l’Europe déchirée, à la Petite ville, puis la famille dans vos trois premiers romans, on passe avec Hier à l’individu. Quel est le sens de cette démarche ?
Il n’y a pas de volonté quelle qu’elle soit. Les choses viennent comme ça. Les idées s’imposent d’elles-mêmes.

S’il n’y a pas de volonté, il y a bien un plan d’écriture, une architecture qui sous-tend l’ensemble ?
Non. Ma méthode d’écriture est très...

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